ÀŠ°óSMÉçÇű

Séminaires antérieurs

Séminaires d'été 2022

Mario Michas, Vicarious Liability: How Legal History Legitimizes Axa

18 août 2022, 12:30-13:30, via

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©

(En anglais seulement) The presentation will explore how recent Quebec case law on vicarious liability accepting Bazley v. Curry is legitimate according to legal history. By looking at the evolution of vicarious liability from Roman law to its development through the middle ages to the current state of the law, the presentation will show how the comparative and transsystemic analysis in Axa Assurances v. Groupe de Sécurité Garda is legitimate. The presenter will argue that Axa and its approach are not a threat to Quebec Civil Law, but rather are part of a wider movement favoring greater interaction and dialogue between the two traditions.

Mario Michas is a graduate of Vanier College in Honours Social Science, Law and Society. He is an incoming second year student at the ÀŠ°óSMÉçÇű Faculty of Law in the B.C.L./J.D. program. He is also a research assistant at the Paul-AndrĂ© CrĂ©peau Center for Private and Comparative Law and a faculty representative at the student section of the Quebec Division of the Canadian Bar Association as well as a contributor for the Montreal Gazette, Le DĂ©lit and the Quid Novi. His interests include private law, extra-contractual obligations, legal history, constitutional law, constitutional history, the history of judicial institutions and the interactions between the civil and common law.


Alexandrine Lahaie, ÉgalitĂ© en droit canadien : complexitĂ©s catĂ©goriques et thĂ©ories fĂ©ministes

16 août 2022, 12:30-13:30, via

descriptive flyerAu Canada, l’égalitĂ© rĂ©elle est la ‘norme fondamentale’ de la protection contre la discrimination de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s (la « Charte »). Pourtant, pour certaines femmes victimes de discrimination, il existe encore des barriĂšres Ă  la pleine atteinte de l’égalitĂ©. En effet, l’énumĂ©ration de motifs de discrimination Ă  l’article 15(1) de la Charte favorise une approche par catĂ©gorie dans l’interprĂ©tation de cette disposition. Les motifs de discrimination ont ainsi tendance Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ©s en silos, ce qui nuit Ă  une vĂ©ritable analyse intersectionnelle. De plus, cette approche peut mener Ă  l’effacement du genre dans l’analyse de la discrimination. Des thĂ©ories fĂ©ministes contribuent Ă  la mise en lumiĂšre des implications de l’approche par catĂ©gorie pour les femmes.

Dans cette confĂ©rence, je vais d’abord exposer cette problĂ©matique au regard de la littĂ©rature. Ensuite, je vais aborder plus particuliĂšrement trois dĂ©cisions de la Cour suprĂȘme afin d’illustrer les effets de l’approche par catĂ©gorie sur les discriminations ayant une dimension genrĂ©e. Enfin, je vais me pencher sur ce que certaines thĂ©ories fĂ©ministes critiques de l’essentialisme du genre apportent Ă  cette analyse.

Alexandrine Lahaie est candidate Ă  la maĂźtrise en droit avec mĂ©moire de l’UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű. Sa recherche est axĂ©e sur le droit Ă  l’égalitĂ©, les discriminations genrĂ©es ainsi que les Ă©tudes fĂ©ministes.ÌęAprĂšs avoir effectuĂ© un baccalaurĂ©at en droit Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, Alexandrine a complĂ©tĂ© la formation de l’École du Barreau du QuĂ©bec ainsi qu’un stage en litige Ă  la Direction du Contentieux de MontrĂ©al du Procureur gĂ©nĂ©ral du QuĂ©bec.ÌęAlexandrine a Ă©tĂ© assistante de recherche pour des professeur∙e∙s dans divers domaines de droit tels que droit autochtone, droit constitutionnel, humanitĂ©s juridiques ou droit Ă  l’égalitĂ©.


David D’Astous, L'introduction de la thĂ©orie civiliste de l'abus de droit contractuel en common law : quelles difficultĂ©s?

9 août 2022, 12:30-13:30, via

descriptive flyerDans le dialogue entre le droit civil et la common law, enrichi par la jurisprudence de la Cour suprĂȘme du Canada, les traditions juridiques se nourrissent l’une de l’autre, de sorte qu’une solution dans l’une peut influencer les dĂ©veloppements de l’autre. L’émergence en common law du principe directeur de la bonne foi en matiĂšre contractuelle, puis la dĂ©duction sous ce principe de l’obligation d’exĂ©cution honnĂȘte et son expansion pour inclure une norme de conduite aux parties dans l’exercice de leurs droits contractuel forment l’illustration la plus rĂ©cente de l’interaction entre les systĂšmes juridiques Ă  la Cour suprĂȘme.

L’introduction de la thĂ©orie civiliste de l’abus de droit contractuel au sein de la common law ne peut cependant ĂȘtre faite sans heurts. Il ne s’agit pas ici de soutenir que le droit canadien doive rester figĂ© en matiĂšre d’abus de droit contractuel, mais bien de mettre en lumiĂšre, Ă  la lueur du droit comparĂ©, les difficultĂ©s qui dĂ©coulent de cette pĂ©rilleuse entreprise. Aussi des ajustements s’imposent-ils pour adapter l’abus de droit contractuel au systĂšme de common law et Ă©viter les rĂ©percussions inopportunes en droit civil quĂ©bĂ©cois, dans le respect de la logique structurelle et de la mĂ©thode propre Ă  chacun des systĂšmes juridiques.

David D'Astous est rĂ©cemment graduĂ© du baccalaurĂ©at en droit de l'UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű. Il dĂ©tient un Certificat sur les Ɠuvres marquantes de la culture occidentale de l'UniversitĂ© Laval. Il est chercheur au Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© depuis 2020. Inscrit Ă  la formation professionnelle du Barreau du QuĂ©bec, il rĂ©alisera en 2023 un stage auprĂšs de la juge Suzanne CĂŽtĂ© Ă  la Cour suprĂȘme du Canada.


Jean-FrĂ©dĂ©ric HĂŒbsch,ÌęA children’s rights-based approach to fairness in school decision-making

03 août 2022, 12h30-13h30, via

flyer with descriptive text for the event (En anglais seulement) Democracy implies both citizen participation in the life of the state and that the state is accountable to citizens for its actions. Public schools in Canada are, among other things, intended to help socialize children into democratic society. However, the processes that govern decision-making in schools are generally designed by and for adults, and often disregard children’s experiences as citizens in society. What, then, might child-focused decision-making processes look like in the public education context?

This seminar explores public schools as statutory bodies with a duty to act fairly, places for experiencing rights, and environments for children’s participation in democratic society. It will begin with an examination of administrative law and of administrative justice in public education (mostly in Ontario, with some comparisons to Quebec and British Columbia). It will then look to the United Nations Convention on the Rights of the Child as a starting point for a children’s rights-based approach to decision-making in schools. It will conclude on an interdisciplinary note by touching on pedagogical theories that could support educators in ensuring their decision-making respects children’s rights.

Jean-FrĂ©dĂ©ric HĂŒbsch is a doctoral student at the University of Ottawa’s Faculty of Law and is a member of the University’s Interdisciplinary Research Laboratory on the Rights of the Child. His doctoral research lies at the intersection of administrative law, democratic pedagogies, and rights-respecting research with children.

Prior to his doctoral studies, Jean-FrĂ©dĂ©ric spent five years as counsel at the Office of the Ontario Ombudsman, where his work focused on reviewing and investigating complaints from the public relating to education, municipalities, administrative tribunals, child welfare, and French-language services. He remains an active member of the Ontario Bar Association’s Child and Youth Law and Education Law sections.

Jean-FrĂ©dĂ©ric holds a B.C.L./LL.B. from ÀŠ°óSMÉçÇű (where he had the great pleasure of working at the CrĂ©peau Centre), a LL.M. in administrative law from Osgoode Hall Law School, and a B.A. and M.A. in translation from the University of Ottawa. He is a licensee (non-practicing) of the Law Society of Ontario and a certified French-to-English translator in Ontario and Quebec. Before studying law, he spent nearly a decade working for the federal public service in Ottawa.

Séminaires d'été 2021

Camille Boulianne (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű), Netukulimk : Le systĂšme de savoirs mi’kmaw pour une cogestion durable des ressources halieutiques

Le vendredi 20 août 2021, 11: 30-13:00, Zoom

Le principe "netukulimk", sous-tendant le systĂšme de pensĂ©es et le droit mi'kmaq, signifie "Ă©viter de ne pas en avoir assez". Cette prĂ©sentation vise Ă  mettre en valeur ce systĂšme de savoirs traditionnel, ainsi que l'utilitĂ© et la lĂ©gitimitĂ© du droit mi'kmaw dans la gestion des ressources halieutiques dans les provinces bordant l'Atlantique au Canada. L'auteure dresse la possibilitĂ© d'une cogestion durable des ressources halieutiques entre l'État et les communautĂ©s mi'kmaq. Cette cogestion profiterait Ă  toutes les parties prenantes, permettant de respecter les droits issus de traitĂ©s des Mi'kmaq, ainsi que de gĂ©rer les ressources de maniĂšre mieux adaptĂ©e aux besoins changeants des espĂšces marines.

De maniÚre plus générale, son projet de recherche vise à démontrer la légitimité du savoir et du droit mi'kmaq au sein du constitutionnalisme canadien. Pour ce faire, trois fronts sont entrepris:

L'Ă©tude du conceptÌęČÔ±đłÙłÜ°ìłÜ±ôŸ±łŸ°ìÌęet ses vertus dans la gestion des ressources halieutiques;

L'étude des traités de paix et d'amitié ayant permis la cohabitation paisible entre colons et peuples autochtones au 18e siÚcle, et finalement;

Le constitutionnalisme canadien, qui peut, et doit selon l'auteure, ĂȘtre utilisĂ© comme vecteur de lĂ©gitimation du droit autochtone au Canada.

Séminaires d'été 2018

Phil Lord (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű), Law and Green Eggs and Ham

Le mardi 5 juin 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement)ÌęThis seminar explores the role and expressions of law in Green Eggs and Ham, the fourth best-selling children’s book of all time. It frames non-didactic children’s literature as constitutive of internal behavioural norms in the child-reader. It explores how the constitution of those norms is fundamentally different when it occurs away from the typical interplay of authority and positivism. The paper also casts Sam-I-am, the protagonist, as the lawyer par excellence, embodying such character traits as persistence, open-mindedness, and confidence. By distilling law and psychology down to basic concepts of social interaction, otherness, and agency; it deconstructs to reconstruct, framing children’s literature as a fundamental source of law.


MĂ©lisande C.-Gravel (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű),ÌęLes ententes intergouvernementales relatives aux forces policiĂšres autochtones

Le mardi 12 juin 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Cette confĂ©rence examinera le statut juridique des ententes entre les provinces de l’Ontario et du QuĂ©bec, le Canada et les PremiĂšres Nations relatives Ă  la prestation de services policiers. Les services de police autochtones constituent une pratique significative dans le paysage canadien. Toutefois, il est indĂ©niable que des problĂ©matiques y sont associĂ©es. D’un point de vue juridique, nous analyserons l’impact de ces ententes entre les parties signataires ainsi qu’envers la population. Nous chercherons Ă  Ă©tablir dans quelle mesure ces ententes modifient le droit public canadien. L’analyse se divisera en quatre grandes parties. Nous dĂ©finirons rapidement le concept d’ententes Ă  plusieurs niveaux, puis nous dĂ©chiffrerons le cadre juridique dans lequel s’inscrivent les ententes en matiĂšre de police autochtone. Nous pourrons alors tenter d’établir leur statut juridique en nous basant sur la typologie prĂ©sentĂ©e par Poirier. Ensuite, nous explorerons des adaptations possibles de cette typologie selon le droit autochtone canadien et nous analyserons comment la typologie ainsi que ses possibles adaptations se reflĂštent dans la jurisprudence relative aux ententes de police autochtone. Finalement, nous tirerons des constats concernant le statut juridique flou des ententes, ainsi que leur impact sur le droit public et sur la gouvernance autochtone.ÌęÌę


Kathy Bellefleur (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű), Vie et mort dans les traditions civiliste, de common law et autochtone. ÉlĂ©ments de rĂ©flexion sur la prĂ©sence d'un "commun" des traditions

Le mardi 19 juin 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Cet atelier se propose d’articuler une rĂ©flexion sur les conceptions de la vie et de la mort dans les traditions de droit civil, de common law et autochtone, plus particuliĂšrement chez les Innus. L’objectif consiste Ă  identifier les traits communs et/ou divergents entre ces traditions Ă  un niveau conceptuel.

Vie et mort constituent des rĂ©alitĂ©s incontournables pour tout ĂȘtre vivant. Celles-ci sont expĂ©rimentĂ©es, sans discrimination, par chaque ĂȘtre humain appelĂ© Ă  s’épanouir en ce monde. Que l’on appartienne Ă  une tradition valorisant la rationalitĂ© (comme le droit civil) ou Ă  une autre plus rĂ©ceptive Ă  la spiritualitĂ© (tel que le droit des autochtones), vie et mort constituent le premier d’un «Ì곊ommunÌę» entre les traditions.ÌęÌę

Le premier point de divergence entre ces traditions se situe au niveau de la maniĂšre d’apprĂ©hender ces rĂ©alitĂ©s. Dans le droit civil quĂ©bĂ©cois actuel, toute rĂ©fĂ©rence aux aspects sacrĂ©s de la vie et de la mort a Ă©tĂ© progressivement Ă©laguĂ©e du droit positif. Le droit civil est un droit qui s’occupe de la personne et de ses biens. Il s’agit d’un droit strictement orientĂ© vers les vivants et le monde des objets. En outre, la common law a Ă©voluĂ© selon une tangente plutĂŽt similaire au droit civil. Quant Ă  la tradition autochtone, elle propose plutĂŽt une vision du monde ouverte aux aspects spirituels et sacrĂ©s. La frontiĂšre entre la vie et la mort y est souple, voire poreuse.

Au terme de cette confĂ©rence, nous tĂącherons de mettre en lumiĂšre que mĂȘme les traditions juridiques qui semblent les plus Ă©loignĂ©es peuvent nĂ©anmoins ĂȘtre mises en dialogue.


Ryan Yevcak (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű), An Aura of Luxury: Judicial Reasoning in Case C-230/16 Coty Germany v ParfĂŒmerie Akzente

Le mardi 3 juillet 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(In English only)ÌęRecent case law in competition law involving selective distribution systems has tended to follow the increased protections afforded to manufacturers in intellectual property law. As a result, I explore the idea of the law luxuriating itself in response to the demands of the consumer goods industry. I argue that intellectual property has influenced the European Union’s understanding and reasoning of competition law, specifically that of selective distribution systems and vertical agreements. In interpreting justifications for luxury goods, beyond the connections made with trade mark law and authors’ rights, I contend that the concept of goodwill, as understood in the tort of passing off, has influenced the Court of Justice of the European Union’s judicial reasoning in Coty Germany GmbH v ParfĂŒmerie Akzente to justify restricted measures within vertical agreements. I contend that by interpreting the notion of goodwill, the Court of Justice of the European Union would be better able to formulate an adaptable model to protect brand image without binding this protection to property rights. Reconstituting competition law to recognise the value of goodwill would reduce the reliance on restrictive property measures and the need for registering said property while granting rights for authors/creators and providing legal remedies over their created goods.Ìę


Audrey Hachey et Déborah Andrades-Gingras (UQAM), Montréal, ville sanctuaire?

Le mardi 10 juillet 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

En fĂ©vrier 2017, le Conseil de la Ville de MontrĂ©al adoptait Ă  l'unanimitĂ© une rĂ©solution accordant le statut de ''ville sanctuaire'' Ă  la mĂ©tropole. MalgrĂ© ce statut, plus d'un an plus tard MontrĂ©al n'est toujours pas cette ''ville sanctuaire'': les changements requis au niveau des politiques et pratiques tardent Ă  ĂȘtre implantĂ©s. En juin 2018, l'Association quĂ©bĂ©coise des avocats et avocates en droit de l'immigration (AQAADI) dĂ©posait un mĂ©moire Ă  l'intention de la Ville de MontrĂ©al avec 3 recommandations claires pour contribuer Ă  faire cheminer MontrĂ©al vers une ville sanctuaire. Les confĂ©renciĂšres ont collaborĂ© Ă  ce rapport Ă  titre de chercheuses indĂ©pendantes et prĂ©senteront ses recommandations ainsi que leurs rĂ©flexions sur le processus de recherche.


AudrĂ©e Sirois (B.C.L./LL.B, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű), La discrĂ©tion du fiduciaire en contexte testamentaire - notion quasi-mythique?

Le mardi 31 juillet 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Se voulant une rĂ©flexion sur un des grands concepts en droit des fiducies, cette prĂ©sentation se propose d’aborder le sujet de la discrĂ©tion du fiduciaire d’un point du vue pratique et critique. La notion de discrĂ©tion dans le cadre d’une fiducie testamentaire se rĂ©vĂšle ĂȘtre des plus intĂ©ressantes puisque la personne ayant accordĂ© cette discrĂ©tion n’est plus de ce monde pour en expliquer ou contester les balises. Peut-ĂȘtre est-ce en raison de cette idĂ©e de «Ì곊onfianceÌę» qui sous-tend la fiducie que nous acceptons aussi facilement d’accorder et d’appliquer une telle discrĂ©tion? C’est en approchant cette notion sous diffĂ©rents angles – l’encadrement par la Charte quĂ©bĂ©coise des droits et libertĂ©s, les normes et codes professionnels, les clauses autorisant l’empiĂštement du capital, ainsi que l’application de l’article 1275 du Code civil du QuĂ©bec –Ìę et Ă  l’aide de divers exemples pratiques que nous nous questionnerons sur celle-ci.


Vanessa Di Feo (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű), Morgentaler: A Hollow Victory?

Le jeudi 2ÌęaoĂ»t 2018, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) This presentation explores the legacy of the seminal 1988 R v Morgentaler decision. Although this case was lauded a victory for pro-choice activists across Canada, it is not without its flaws. Further, its legacy is questionable when we take a closer look at the state of abortion laws and health coverage in Canada (or lack thereof).

Comparative in nature, this presentation is divided into two main parts. The first part of this presentation explores the patchwork of abortion services that persists across Canada. Upon providing an overview of the fragmented 1988 Supreme Court of Canada decision, the speakerÌęattemptsÌęto prove that the legacy of Morgentaler is, in fact, hollow through a comparative legal analysis. She does so by exploring a number of cases from various provinces, and demonstrates that even where there are victories, they are theoretical at best. This is bolstered with statistical research, which illustrates that the very state of uneven abortion access that led to the decriminalization of abortion in 1988 continues to jeopardize Canadian women’s health.

The second part of this presentation attempts to explain why the patchwork of abortion services continues to put the lives of Canadian women at risk. The speaker considers potential arguments, and ultimately criticizes Federalism and the Canada Health Act’s funding system. This is linked to the negative rights analytical framework set out in Morgentaler, which leaves women without recourse. Ultimately, the speaker explores other potential solutions to resolve the inefficiency of this framework, largely based on comparative law and solutions in various legal jurisdictions.

Séminaires d'été 2017

Étienne Cloutier (UniversitĂ© de Toronto),ÌęOrigines et Ă©volution du droit quĂ©bĂ©cois de l’absence : de l’existence incertaine Ă  la prĂ©somption de vie

Le mercredi 2 août 2017, 12:30-13:30, salle 312, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

En dĂ©cembre 1964, le navire Marie-Carole, parti en mer des Îles-de-la-Madeleine pour une expĂ©dition de pĂȘche, sombre lors d’une tempĂȘte au large du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Les cinq hommes Ă  son bord, pĂšres de dix-neuf enfants, sont alors introuvables. En plus des considĂ©rations humaines inhĂ©rentes Ă  toutes tragĂ©dies, le naufrage du Marie-Carole soulĂšve aussi, pour un juriste, diverses questions lĂ©gales complexes. Qu’advenait-il des successions de ces cinq hommes? Et, le cas Ă©chĂ©ant, de leur mariage? Devait-on prĂ©sumer les naufragĂ©s vivants, ou bien morts?

C’est Ă  ces questions, et Ă  bien d’autres encore, que tente de rĂ©pondre le droit de l’absence. Bien que dans des contextes indĂ©niablement moins folkloriques, il est encore aujourd’hui des instances oĂč les dispositions relatives Ă  l’absence, lesquelles visent, pour l’essentiel, la protection des intĂ©rĂȘts de disparus dont l’existence est incertaine, trouvent application devant les tribunaux. Certes, ces situations sont de plus en plus rares, vu le dĂ©veloppement effrĂ©nĂ© des technologies de communication, mais elles n’en demeurent pas moins possibles. La disparition d’une soixantaine de personnes dans le rĂ©cent incendie d’une tour de logements Ă  Londres, et d’une centaine d’autres des suites d’un Ă©boulement dans le sud-ouest de la Chine, l’incapacitĂ© des autoritĂ©s Ă  identifier ou mĂȘme Ă  retrouver plusieurs des corps, nous le rappelle de maniĂšre tragique.

C’est face Ă  cette Ă©ventualitĂ© que le lĂ©gislateur quĂ©bĂ©cois, loin d’abandonner l’institution de l’absence au moment de la rĂ©forme du Code civil du QuĂ©bec, a plutĂŽt dĂ©cidĂ© de la simplifier et de la moderniser, et d’ainsi l’adapter aux rĂ©alitĂ©s contemporaines.

Vu la raretĂ© des ouvrages de droit quĂ©bĂ©cois sur la question, et l’absence (!) d’écrits contemporains offrant un portrait global des origines et du dĂ©veloppement de cette institution au QuĂ©bec, il nous a semblĂ© opportun d’ajouter notre contribution Ă  cette discussion. Nous proposons donc d’observer les premiĂšres manifestations de cette institution en droit romain et dans l’ancien droit français, pour ensuite retracer les origines – historiques et conceptuelles – du droit quĂ©bĂ©cois de l’absence, et de dĂ©tailler son Ă©volution, du Code civil du Bas-Canada jusqu’au Code civil du QuĂ©bec.

Nous chercherons Ă©galement, lors de cette confĂ©rence, Ă  mettre en relief l’influence qu’a pu avoir sur l’état actuel du droit quĂ©bĂ©cois le traitement dans les systĂšmes de droit continental – napolĂ©onien et germanique – de cette question. Nous entendons aussi dĂ©montrer, au terme de cette discussion, que c’est devant le constat de l’impraticabilitĂ© de l’idĂ©e, propre au modĂšle napolĂ©onien, du maintien de l’incertitude quant Ă  la vie ou la mort de l’absent, qu’il l’a abandonnĂ©e au profit de celle, issue du droit germanique, selon laquelle sa vie est prĂ©sumĂ©e jusqu’à ce qu’une preuve contraire soit suffisante.


Laura CĂĄrdenas (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű),ÌęBlended Families in Comparative Succession Law

Le mardi 1 août 2017, 12:30-13:30, salle 312, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) Intestate regimes determine the way an individual’s property is divided upon their death if they do not have a valid will, planning for the distribution of this property to their family in accordance with the rules set out by the regime. In many jurisdictions, intestate succession regimes are still struggling to find ways to accommodate the relationships that arise out of blended families, a reality that is increasingly present. This presentation examines some of the different ways blended families are affected by intestate succession regimes in the Canadian common law and Quebec civil law. Comparisons will be drawn with foreign jurisdictions such as England, Scotland, and France to examine how reforms to intestate succession regimes in these countries have affected blended families.


Laurence Saint-Pierre Harvey (UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű),ÌęPrestation compensatoire et union de fait : critique d’un discours jurisprudentiel catĂ©gorique

Le mardi 25 juillet 2017, 12:30-13:30, salle 316, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Dans la dĂ©cisionÌęÉ°ùŸ±łŠÌ곊ÌęłąŽÇ±ôČčÌę(2013 CSC 5), la Cour suprĂȘme conclut Ă  la constitutionnalitĂ© de l’absence d’encadrement lĂ©gislatif des unions de fait en droit privĂ©.Ìę Le ComitĂ© consultatif sur le droit de la famille propose en 2015 de ne pas instaurer de partage de propriĂ©tĂ© ou d’obligation alimentaire aux unions de fait. NĂ©anmoins, il suggĂšre au lĂ©gislateur quĂ©bĂ©cois d’élargir l’application de la prestation compensatoire Ă  ces unions. Dans une perspective queer, je propose une critique du discours tenu par les tribunaux lorsqu’ils tranchent une demande de prestation compensatoire. Par celle-ci, je souhaite dĂ©montrer que la prestation compensatoire n’est plus l’institution longtemps imaginĂ©e, c’est-Ă -dire Ă©galitaire, flexible et Ă©quitable. Le discours s’est plutĂŽt polarisĂ©, voire catĂ©gorisĂ©, et ce, sous quatre axes. Par l’étude de ces quatre dichotomies du discours, je tente d’illustrer que la prestation compensatoire n’est pas une institution appropriĂ©e pour rĂ©partir Ă©quitablement les dĂ©savantages Ă©conomiques subis par un conjoint de fait au moment de la sĂ©paration.


LĂ©a BriĂšre-Godbout (LL.M., Yale),ÌęThick or Thin? Exploring the Multi-Fold Manifestations of the Anti-Stereotyping Principle in North-American Anti-Discrimination Law

Le mardi 13 juin 2017, 12:30-13:30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Formation d’un dispensateur reconnu aux fins de la formation continue obligatoire du Barreau du QuĂ©bec et de la Chambre des notaires du QuĂ©bec pour une durĂ©e de 1 heure.

(En anglais seulement) The wrong modern North-American anti-discrimination legislation seeks to curtail is not straightforwardly unique; rather, it is multi-fold. So much so, that its many objectives—while they no doubt often collide—frequently also contradict each other, leaving scholars and judges alike in under-theorized, conflicted territories. The present conference is an attempt to contribute to the growing body of work theorizing one of the most complex contemporary legal questions: why is discrimination wrong, exactly?

This conference will proceed in two parts. The first will consist of a brief presentation of the broad landscape shaped by Prof. Reva Siegel, Prof. Sophia Moreau, and others, which is composed of four distinct philosophies of anti-discrimination: anti-classification, anti-balkanization, anti-stereotyping, and anti-subordination. Their presence and polymorph appearance in both American and Canadian constitutional law will be discussed. The focus will then be placed on anti-stereotyping, for it is the most malleable of the four philosophies. Just as it gains constant ground in North-America, its exact content somewhat eludes us. What, then, is the exact wrong that anti-stereotyping is determined to curtail?

I hope to demonstrate that, much like the broader landscape of anti-discrimination law in which it inserts itself, anti-stereotyping is aimed at plural wrongs—rather than at any one singular wrong. The result is a tentative typology, drawn from American and Canadian scholarly work, in which anti-stereotyping is attentive to four different wrongs; a model I will discuss in detail.

Séminaires d'été 2016

Jennifer Anderson, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű, LawÌęis as lawÌędoes: Revisiting retroactivity in common law jurisdictionsÌę

Le mardi 17 mai 2016, 12:30-13:30, salle 316, Pavillon Chancellor-Day

The strong presumption of prospectivity in statutory construction reflects well-established concerns with retroactivity on the bases of the rule of law, liberty, and reliance. Strikingly, common-law judicial lawmaking routinely exemplifies these problems, yet largely escapes criticism for its retroactivity. Arguments justifying this difference amount to variations on one theme: lawmaking is simply not what courts are, or should be, doing, and worrying about their decisions’ real-world retroactive effects is therefore beside the point.

I challenge this view. Not only do appellate courts make law, that is their primary function. Further, if judge-made law is law more than in name only, then certain logical consequences follow. Chief among these is that retroactivity (and the problems it creates) requires defending as much in judicial as in statutory lawmaking. My analysis suggests that such a defence is elusive; more radically, it also calls into question the precise relationship between lower and higher courts.


Stefanie Carsley, ÀŠ°óSMÉçÇű, Reconceiving Quebec’s Legal Responses to Surrogacy Agreements

Le mardi 31 mai 2016, 12:30-13:30, salle 316, Pavillon Chancellor-Day

In June 2015, the government-appointed ComitĂ© consultatif sur le droit de la famille released a report proposing substantial revisions to Quebec’s laws on surrogate motherhood. It recommended that article 541 CCQ – which renders surrogacy agreements “absolutely null” – be repealed, and that lawmakers amend the Civil Code of QuĂ©bec to recognize and regulate surrogacy arrangements within the province. This paper examines the Comité’s proposed reforms and considers whether they better support Quebeckers’ reproductive choices than Quebec’s current regime. It argues that while the Comité’s recommendations better protect surrogate mothers’ interests, they do not go far enough to recognize and balance the experiences of intending mothers or to support diverse family forms. It suggests that Quebec might learn from British Columbia’s Family Law Act in reimagining its legal responses to surrogacy agreements.


Jessica Leblanc, UQAM, La propriĂ©tĂ© civiliste et les analyses fĂ©ministesÌę: Ă  la recherche d’un lieu Ă  soi.

Le mardi 14 juin 2016, 12:30-13:30, salle 200, Pavillon Chancellor-Day

Les analyses fĂ©ministes matĂ©rialistes condamnent la propriĂ©tĂ© en tant qu’institution sur laquelle reposent les rapports sociaux de sexe. Ainsi, parce qu’elles critiquent l’objectivation, la soumission Ă  l’indisponibilitĂ© et l’appropriation des femmes, les analyses fĂ©ministes entretiennent un rapport conflictuel avec la propriĂ©tĂ©. La propriĂ©tĂ© civiliste, quant Ă  elle, ne se prĂȘte pas aisĂ©ment Ă  l’analyse contextualisĂ©e du droit et Ă  la prise en considĂ©ration des rapports de pouvoir qui traversent la rĂ©alitĂ© sociale. Les caractĂ©ristiques propres Ă  chacune de ces traditions les opposent donc naturellement.

Qu’il s’agisse de la qualification juridique du corps ou des fondements de la propriĂ©tĂ©, les questions qui taraudent actuellement le droit des biens sont toutefois susceptibles d’intĂ©resser les analyses fĂ©ministes. ParallĂšlement, la doctrine civiliste ne sait pas toujours sur quel pied danser pour qualifier des phĂ©nomĂšnes dont la complexitĂ© Ă©branle les catĂ©gories classiques du droit civil. Puisant Ă  ces deux traditions, cette prĂ©sentation a pour objectif de s’interroger sur la possibilitĂ© de les faire dialoguer, dans un lieu qui leur serait propre.


Sabrina Tremblay-Huet, UniversitĂ© de Sherbrooke, Le contrĂŽle touristique dans le Sud Global par le droit international privĂ©Ìę: le cas des CaraĂŻbes

Le mardi 28 juin 2016, 12:30-13:30, salle 316, Pavillon Chancellor-Day

ConsidĂ©rant l’impact Ă©conomique majeur du tourisme de masse dans la rĂ©gion des CaraĂŻbes, et les impacts sociaux et environnementaux largement prĂ©judiciables aux communautĂ©s hĂŽtes, il serait instinctif de croire que cette industrie est significativement lĂ©galisĂ©e en droit international public. Or, le rĂ©el pouvoir se situe en droit international privĂ©, notamment par les investissements privĂ©s Ă©trangers et les appropriations de terres destinĂ©es Ă  combler les dĂ©sirs des touristes, provenant majoritairement du Nord Global. Le droit international public s’en voit nĂ©cessairement Ă©rodĂ©, principalement en matiĂšre de droits humains, alors qu’en parallĂšle il promeut le dĂ©veloppement par cette industrie, entre autres avec le Code mondial d’éthique du tourisme. Loin de l’attention de nombreux juristes (et de nombreux touristes) se concrĂ©tise le contrĂŽle effectif en matiĂšre de dĂ©termination de l’offre touristique des CaraĂŻbes, ainsi que des conditions de vie et de travail des communautĂ©s hĂŽtes, par les contrats de droit international privĂ©.Ìę


Charles R. Daoust, ÀŠ°óSMÉçÇű, Appellate Review of Social Facts: How Deference to Trial Courts Threatens to Uproot the Living Tree

Le mardi 5 juillet 2016, 12:30-13:30, salle 316, Pavillon Chancellor-Day

My research papers tackles the issue of social fact evidence in constitutional rights litigation. In particular, I assess the impact of two recent Supreme Court of Canada decisions in which the Court formulates a full-deference approach to findings of social fact by trial courts. Though the Court’s expeditious overview of the topic has done little to indicate its potentially far-reaching implications, I argue that the Court’s conclusion regarding the treatment of social framework evidence during the appeal process will significantly affect the scope of Canadian appellate courts’ authority to shape legal rules and ensure their universal application. Moreover, the neutering of appellate judges’ power to independently review social facts will contribute to the accelerating pace of the Canadian justice system’s growing trend toward trial-centric, fact-based adjudication in constitutional cases. This phenomenon will further undermine higher courts’ ability to fulfill their obligation to honor and apply the ‘living tree’ doctrine. I contend that a middle ground approach to deference enabling appellate courts to incorporate their own reading of the social, political and economic context into their decisions will better serve Canadian citizens and help protect their rights.


Dialogue de doctorants: Victor Poux et Antoine Nallet

Mardi le 19 juillet 2016, 12:30-1:30, salle 316, Pavillon Chancellor-Day

Nous sommes heureux de vous annoncer la tenue d’une prĂ©sentation spĂ©ciale de l'Ă©dition 2016 des sĂ©minaires d’étĂ© organisĂ©s par le Centre CrĂ©peau, en collaboration cette fois avec le Groupe de rĂ©flexion de droit privĂ© de l’UQAM:

Dialogue de doctorants

  • Victor Poux (UniversitĂ© Jean Moulin Lyon 3), «ÌęUsage et propriĂ©tĂ©Ìę»
    Au regard de l’article 544 du Code civil français, le droit de propriĂ©tĂ© est conçu comme Ă©tant exclusif et absolu. Toutefois, il semblerait que cette vision soit aujourd’hui contestĂ©e par des formes nouvelles de relations aux biens qui placent l’usage en tant que finalitĂ© du rapport d’appropriation et dont la thĂ©orie dite «Ìędes communsÌę» s’est faite l’écho. Deux logiques sont ici Ă  l’Ɠuvre, la premiĂšre est fondĂ©e sur la volontĂ© de garantir un accĂšs aux usages des biens (biens numĂ©riques) alors que la seconde a pour objectif la prĂ©servation des usages des biens et la lutte contre le mĂ©susage (biens environnementaux et ressources naturelles). Aussi, la remise en cause de la propriĂ©tĂ© classique est importante. D’une part le traditionnel droit d’exclusion tend Ă  s’effacer au profit d’un droit Ă  l’inclusion et, d’autre part, la possibilitĂ© de disposer de ces biens est rĂ©duite au strict minimum. Si la tentation de redĂ©finir la propriĂ©tĂ© Ă  l’aune des communs est grande, c’est plutĂŽt l’apparition d’un nouveau modĂšle d’appropriation qu’il apparait possible de constater ; un modĂšle reposant sur l’idĂ©e de biens affectĂ©s Ă  une finalitĂ© particuliĂšre et Ă  la possibilitĂ© de jouissances d’utilitĂ©s simultanĂ©es.
    Ìę
  • Antoine Nallet (UniversitĂ© Jean Moulin Lyon 3), «ÌęLa notion d’universalitĂ©, Ă©tude de droit civilÌę»
    Le droit civil a rĂ©guliĂšrement recours Ă  la notion d’universalitĂ© lorsqu’il s’agit de qualifier les diffĂ©rents ensembles de biens, notamment s’ils se singularisent par un certain dynamise et une certaine cohĂ©sion. Il en est ainsi avec les diffĂ©rents fonds (commercial, agricole et civil), ou encore – voir mĂȘme essentiellement – avec le patrimoine du sujet de droit et, plus rĂ©cemment, avec les patrimoines d’affectations (Fiducie et EIRL). Pour autant, la notion d’universalitĂ© souffre d’un dĂ©sintĂ©rĂȘt patent en doctrine. Le peu de recherches effectuĂ©es sur la notion conduisent les diffĂ©rents acteurs juridiques Ă  reproduire le schĂ©ma thĂ©orique lĂ©guĂ© par la tradition. C’est donc sous l’angle d’une distinction entre l’universalitĂ© de droit et l’universalitĂ© de fait que l’on analyse traditionnellement les diffĂ©rents ensembles de biens. Pourtant, cette typologie sĂ©culaire prĂ©sente bien des obstacles tant les caractĂ©ristiques inhĂ©rentes Ă  chaque notion sont difficilement perceptibles. Classiquement, la doctrine s’accorde sur la prĂ©sence d’un passif au sein de l’universalitĂ© de droit et son absence au sein de l’universalitĂ© de fait. Toutefois, lĂ  encore, l’analyse se rĂ©vĂšle insuffisante Ă  bien des Ă©gards. Comment justifier la prĂ©sence de dettes dans un ensemble de biens sinon reconnaĂźtre l’existence de biens nĂ©gatifs, ou, pire encore, Ă©lever la notion dans la sphĂšre des personnes alors mĂȘme qu’elle semble concerner le monde des choses. Le prĂ©sent travail de recherche a donc pour objectif de comprendre et cerner la notion d’universalitĂ© en droit civil. Et c’est au travers d’une Ă©tude de son Ă©volution puis de son fonctionnement que l’on sera Ă  mĂȘme de rĂ©pondre Ă  l’objectif fixĂ©.

Séminaires d'été 2015

Naivi Chikoc BarredaNaivi Chikoc Barreda, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű : « Les rĂ©gimes successoraux particuliers en droit international privĂ© comparĂ© »

Le mardi 2 juin 2015, de 12:30 Ă 13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Le contexte socio-Ă©conomique actuel caractĂ©risĂ© par la mobilitĂ© internationale de personnes et de capitaux, les mouvements migratoires, les relations familiales transfrontaliĂšres et le dĂ©veloppement du tourisme de masses rend de plus en plus frĂ©quent la prĂ©sence d’élĂ©ments Ă©trangers dans les rapports de droit privĂ© contemporain. ConjuguĂ©s au vieillissement de la population, ces Ă©lĂ©ments expliquent l’intĂ©rĂȘt croissant qu’on accorde Ă  la problĂ©matique de la loi applicable Ă  la succession internationale, tant du point de vue lĂ©gislatif que scientifique. Afin de simplifier le rĂšglement successoral international, les divers projets d’unification lĂ©gislative en la matiĂšre proposent l’application d’une loi unique Ă  l’ensemble de la succession. C’est la position adoptĂ©e par la Convention de La Haye du 1er aoĂ»t 1989 et par le RĂšglement 650/2012 du Parlement europĂ©en et du Conseil qui entrera en application le 17 aoĂ»t 2015. MalgrĂ© les avantages du systĂšme unitaire, la mise en Ɠuvre d’un droit Ă©tranger peut entrer en conflit avec la loi du pays oĂč sont situĂ©s certains biens du dĂ©funt qui font l’objet d’une protection spĂ©ciale pour des considĂ©rations Ă©conomiques, familiales ou sociales. Que l’on pense Ă  l’attribution prĂ©fĂ©rentielle du logement familial et de l’entreprise exploitĂ©e par le dĂ©funt, Ă  la succession spĂ©ciale sur l’exploitation agricole, Ă  la transmission mortis causa du droit au bail rĂ©sidentiel, ce sont des rĂšgles qui introduisent une coloration spĂ©ciale dans le traitement de la succession et qui peuvent dĂšs lors justifier une dĂ©rogation Ă  la loi successorale unitaire (voir pour le QuĂ©bec, l’article 3099 C.c.Q. et pour l’Europe, l’article 30 du RĂšglement 650 du 4 juillet 2012). Nous nous intĂ©ressons au fondement et au fonctionnement de cette exception Ă  la rĂšgle de conflit successorale.


Antoine Motulsky, Universités Laval et Paris II: « Le délai de prescription applicable à l'exécution d'une sentence arbitrale étrangÚre au Québec »

Le mardi 9 juin 2015, de 12:30 Ă 13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : Le problĂšme « classique, mais nĂ©gligĂ© » de la prescription de l’action en exequatur met en relation plusieurs institutions juridiques provenant du droit international privĂ©, de la procĂ©dure civile et du droit civil. Notre prĂ©sentation se limite cependant Ă  la sentence arbitrale rendue hors du QuĂ©bec : nous tenterons d’identifier le systĂšme juridique dĂ©signĂ© par la rĂšgle de conflit quĂ©bĂ©coise lorsque la prescription est invoquĂ©e contre une demande de reconnaissance et d’exĂ©cution de celle-ci.

Dans un premier temps, nous prĂ©senterons les raisons pour lesquelles il faut traiter cette question sous l’angle du droit international privĂ©. Cela ne va pas de soi. En effet, des auteurs suggĂšrent qu’il s’agit d’un problĂšme de droit purement interne ne mettant en cause qu’une question de procĂ©dure, Ă  la maniĂšre de l’arrĂȘt Yugraneft Corp. c. Rexx Management Corp., [2010] 1 R.C.S. 649.

Dans un deuxiĂšme temps, nous discuterons des diffĂ©rentes hypothĂšses de ce que constitue le « fond du litige » – auquel renvoie l’article 3131 C.c.Q. – en prĂ©sence d’une sentence arbitrale Ă©trangĂšre. Selon cette mĂ©thode, il faut identifier l’ordre juridique dans lequel est localisĂ©e l’obligation Ă  prescrire dĂ©coulant de la condamnation arbitrale. Mais la solution traditionnelle rattachant la prescription du « droit du gagnant » Ă  la lex fori du dĂ©cideur est-elle vraiment un bon point de dĂ©part?

En dĂ©finitive, et pour tenir compte de l’autonomie de la volontĂ© des parties et de leur sĂ©curitĂ© juridique, la rĂ©ponse Ă  notre question dĂ©pend de la nature du rapport Ă©tabli entre la procĂ©dure et la substance des droits, ainsi que de la conception que l’on a de l’action en justice et de l’effet d’une sentence arbitrale sur les droits des parties. La solution retenue – la loi applicable au diffĂ©rend rĂ©glĂ© par la sentence – semble la mieux adaptĂ©e aux besoins identifiĂ©s, mais elle n’est pas exempte de difficultĂ©.


Alexandra PascaAlexandra Pasca, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű : « Contrer l'offre illĂ©gale des jeux virtuels au QuĂ©bec »

Le jeudi 18 juin 2015, de 12:30 Ă  13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : Cinq ans aprĂšs la lĂ©galisation des jeux de hasard et d’argent sur Internet, assujettis au monopole de Loto-QuĂ©bec, la loi s’avĂšre inefficace. Les quĂ©bĂ©cois ont accĂšs Ă  plus de 2 000 sites de jeux illicites dont la plupart des serveurs sont hĂ©bergĂ©s Ă  Kahnawake – capitale mondiale du jeu en ligne depuis 1999 – et ce, en toute impunitĂ©. Quelles sont les causes de cet Ă©chec et les avenues pour un meilleur contrĂŽle des jeux virtuels au Canada, et particuliĂšrement au QuĂ©bec?

L’émergence des jeux virtuels et leur caractĂšre extraterritorial soulĂšve de nouveaux enjeux tant sur le plan lĂ©gal que sur les plans social, Ă©conomique et politique. L’encadrement des jeux en ligne varie d’une juridiction Ă  l’autre. Une Ă©tude comparative des trois modĂšles de rĂ©glementation (modĂšle prohibitif, modĂšle du monopole Ă©tatique et modĂšle des licences privĂ©es) est nĂ©cessaire afin de comprendre les frictions qui se font jour tant au niveau local que national et international.

L’analyse des diverses solutions mises en Ɠuvre aux États-Unis et au sein de l’Union EuropĂ©enne, notamment en France, s’impose Ă©galement ; expĂ©riences dont nous pouvons tirer avantage afin d’amĂ©liorer le contrĂŽle des jeux en ligne au Canada et au QuĂ©bec. L’efficacitĂ© de tout modĂšle de rĂ©glementation des jeux virtuels repose sur un front commun pour contrer l’offre illĂ©gale, soit par le blocage des cartes de crĂ©dits, soit par le filtrage des sites de jeux illicites – sujets forts controversĂ©s, mais dont il faut accepter de dĂ©battre, dans l’intĂ©rĂȘt public.


Sarah KoenigSarah Koenig, Université de Sherbrooke: « Le rÎle de la victime dans le procÚs criminel : étude comparée Canada/France »

Le mardi 23 juin 2015, de 12:30 Ă 13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© :ÌęDans cette confĂ©rence, nous allons nous intĂ©resser au rĂŽle de la victime dans le procĂšs criminel au Canada d’une part, et en France d’autre part. Cette analyse comparative de deux systĂšmes juridiques diffĂ©rents voir opposĂ© sur la place occupĂ©e par la victime nous permettra de comprendre comment les attentes et les droits des victimes d’actes criminels sont pris en considĂ©ration par ces deux systĂšmes juridiques. Ultimement, nous essaierons de savoir si l’un des deux systĂšmes est plus satisfaisant pour les victimes que l’autre. Notre analyse comparative Canada-France portera sur la procĂ©dure rĂ©pressive et non sur le droit pĂ©nal. Ce choix se justifie par le fait que la diffĂ©rence des traditions et des techniques entre ces deux ordres juridiques porte essentiellement sur la procĂ©dure. Concernant plus particuliĂšrement la place accordĂ©e Ă  la victime, ces deux ordres sont opposĂ©s. En effet, le Canada adopte un systĂšme accusatoire laissant peu de place Ă  la victime, tandis que la France a optĂ© pour un systĂšme inquisitoire accordant de nombreux droits Ă  la victime, lui permettant de se constituer partie civile. Cette analyse se fera dans une perspective victimologique, nous permettant ainsi d’analyser la procĂ©dure pĂ©nale de ces deux systĂšmes sous l’angle de la victime.


Jodi LazareJodi Lazare, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű : "Ensuring Economic Equality Across Provincial Border"

Le jeudi 2 juillet 2015, de 12:30 Ă  13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : This paper examines the opposing attitudes of the Quebec courts, on the one hand, and Canada’s common law courts, on the other, toward the use of the Spousal Support Advisory Guidelines, a set of non-binding guidelines establishing ranges for amount and duration of spousal support awards. The Advisory Guidelines are meant to provide consistency and predictability in the determination of spousal support and to effectively minimize the habitual discretion in family law.

Outside of Quebec, the Advisory Guidelines have been a genuine success. Since their first release in 2005, appellate courts throughout country have endorsed them as a useful tool for ensuring economic fairness in the granting of spousal support. They have thus become the central tool in determining spousal support and a vital part of the practice of family law.

Quebec’s approach to the Advisory Guidelines is markedly different. The Quebec Court of Appeal has gone from completely unreceptive to the Advisory Guidelines to open but cautious, while Quebec trial judges have questioned their legitimacy and described them as conceptually defective.

This paper explores the divided reception to the Advisory Guidelines. It examines the distinctive understandings of the role and function of spousal support in Quebec and other provinces and argues that Quebec’s approach is rooted in outdated social principles, not reflected in the legislation or case law. It suggests that Quebec adopt a comparative approach to spousal support, as it did relative to the family law reforms of the 1980’s. Such an approach would better ensure economic equality and fair outcomes for divorcing spouses.


Ghyslain RadaGhyslain Raza, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű : « Au-delĂ  de la codification : naissance de la traditionÌę juridique quĂ©bĂ©coise »

Le jeudi 9 juillet 2015, de 12:30 Ă  13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : Cette confĂ©rence cherchera Ă  brosser le portrait de moments clĂ©s de l’évolution du droit quĂ©bĂ©cois. Un siĂšcle sĂ©pare le TraitĂ© de Paris (1763) et le Code civil du Bas-Canada (entrĂ© en vigueur en 1866) : de cette longue continuitĂ©, deux grandes pĂ©riodes seront dĂ©gagĂ©es. La premiĂšre pĂ©riode (1763-1820), qui mĂšnera Ă  une certaine consĂ©cration du droit civil français, est notamment marquĂ©e par un dĂ©bat juridique et politique (qui trouvera son apogĂ©e entre 1767 et 1775) articulĂ© autour d’un questionnement sur les attributs fondamentaux du droit civil coutumier et de grands principes de la philosophie juridique des LumiĂšres, dont l’influence de la pensĂ©e protopositiviste anglaise. Les deux visions qui s’affrontent sont celles d’un droit codifiĂ© et accessible voulu par le procureur gĂ©nĂ©ral MasĂ©rĂšs, et celle du droit civil français traditionnel dĂ©fendu par le juriste quĂ©bĂ©cois Cugnet, qui l’emporte au final avec le soutien du gouverneur Carleton. La seconde pĂ©riode (1821-1866) s’ouvre sur un constat d’un droit traditionnel Ă©rodĂ© et d’un droit civil devenu rĂ©solument mĂ©tissĂ©. La complexitĂ© et l’incertitude qui s’en dĂ©gagent font renaĂźtre les appels pour un droit codifiĂ©, dont le droit postrĂ©volutionnaire français du Code NapolĂ©on est l’exemple tout indiquĂ©. S’il y a d’abord impasse au projet, un changement de fond s’opĂšre par la suite : avec l’introduction des auteurs du XVIIIe siĂšcle, tout particuliĂšrement Pothier chez des juristes anglophones influents, le paysage des attitudes et opinions bascule vers le positivisme civiliste, rendant possible la codification de 1857-1866.


Karine Millaire** ANNULÉ ** Karine Millaire, UniversitĂ© d'Ottawa : « La compĂ©tence du tribunal des droits de la personne lors de discrimination en milieu de travail syndiquĂ© au QuĂ©bec et en Ontario »

Le jeudi 16 juillet 2015, de 12:30 Ă  13:30, salle 316 du Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : La compĂ©tence d’adjudication lors de discrimination en milieu de travail syndiquĂ© est partagĂ©e notamment entre l’arbitre de grief et les tribunaux spĂ©cialisĂ©s en matiĂšre de droits et libertĂ©s de la personne. La mesure selon laquelle cette compĂ©tence est plutĂŽt exclusive ou concurrente est toutefois incertaine. Le rĂ©gime contractuel de la convention collective oblige le salariĂ© victime de discrimination Ă  se diriger vers l’arbitrage de grief. Le conflit pourra se solder par un rĂšglement nĂ©gociĂ© par le syndicat ou une sentence arbitrale. Or, si le salariĂ© s’avĂšre insatisfait du rĂ©sultat, pourra-t-il s’adresser au tribunal spĂ©cialisĂ© pour tenter d’obtenir une rĂ©paration plus avantageuse ? La rĂ©ponse Ă  cette question ne se trouve pas uniquement dans la loi.
L’analyse comparĂ©e de la jurisprudence au QuĂ©bec et en Ontario rĂ©vĂšle une influence dĂ©terminante des cultures juridiques de droit civil et de common law sur les motifs qui fonderont les juges des tribunaux spĂ©cialisĂ©s d’exercer leur compĂ©tence concurrente si l’arbitre de grief a exercĂ© la sienne. Deux concepts clĂ©s sont interprĂ©tĂ©s de façon divergente dans les jurisprudences quĂ©bĂ©coise et ontarienne : l’intĂ©rĂȘt public quant Ă  la nĂ©gociation de droits fondamentaux et la stabilitĂ© des jugements. Leur effet combinĂ© est toutefois convergent. Au QuĂ©bec, l’ordre public tend Ă  limiter la contractualisation des droits fondamentaux, mais cet effet est assoupli par la rigueur du principe de la chose jugĂ©e appliquĂ© Ă  l’exercice de la compĂ©tence de l’arbitre. En Ontario, l’approche procĂ©durale face aux droits favorise au contraire le maintien des ententes nĂ©gociĂ©es. Cependant, la doctrine plus souple de la prĂ©clusion tempĂšre les effets de la libertĂ© contractuelle et peut justifier l’exercice de la compĂ©tence concurrente du tribunal spĂ©cialisĂ© mĂȘme si l’arbitre a exercĂ© la sienne.

Séminaires d'été 2014

ÉTIENNE COSSETTE-LEFEBVRE

"La propriĂ©tĂ© de la personnalitĂ© en droit civil: une hĂ©rĂ©sie?"Ìę

Le mercredi 25 juillet 2014 de 12h30 Ă  13h30, salle 316 du Nouveau Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© :ÌęDans le monde moderne, sous l’impulsion des biotechnologies, le corps humain, de mĂȘme que ses Ă©lĂ©ments ou produits, s’insĂšrent de plus en plus dans le commerce. Les attributs personnels, tels le nom, l’image, la voix ou la vie privĂ©e, se voient couramment assigner une valeur pĂ©cuniaire, et font l’objet de concessions moyennant contreparties en argent. Pourtant, la tradition civiliste se refuse Ă  analyser les rapports du sujet Ă  sa personnalitĂ© en termes de propriĂ©tĂ©, prĂ©fĂ©rant recourir Ă  la catĂ©gorie des «Ìędroits de la personnalitĂ©Ìę».

Les droits de la personnalitĂ© sont traditionnellement exclus du patrimoine. À ce titre, ils sont dits incessibles, intransmissibles, insaisissables, imprescriptibles et indisponibles. Au contraire, la propriĂ©tĂ© est prĂ©sentĂ©e comme le plus important des droits patrimoniaux, avec le droit de crĂ©ance, et sa pleine aliĂ©nabilitĂ©, cessibilitĂ© et transmissibilitĂ© en seraient un attribut capital. PropriĂ©tĂ© et droits de la personnalitĂ© seraient donc antinomiques, et il serait hĂ©rĂ©tique de parler de «ÌępropriĂ©tĂ© de la personnalitĂ©Ìę» en droit civil. Or, cette antinomie n’est qu’imaginaire. À notre avis, et nous nous concentrerons surtout sur le droit quĂ©bĂ©cois pour le dĂ©montrer, la personnalitĂ© humaine est constitutive d’un vĂ©ritable bien, et les droits de la personnalitĂ© sont de vĂ©ritables droits de propriĂ©tĂ©.

Biographie : Étienne Cossette-Lefebvre obtient en mai 2010 une mention d’honneur du CollĂšge Jean-de-BrĂ©beuf pour avoir complĂ©tĂ© avec trĂšs grande distinction le programme multidisciplinaire conduisant Ă  l’obtention du diplĂŽme intĂ©grĂ© en Sciences, lettres et arts.Ìę En mai 2014, il obtient son B.C.L./LL.B (Honours) de la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű.Ìę Son passage Ă  la FacultĂ© lui vaut la J.W. McConnell Scholarship, le Wilson&Lafleur Prize, le Wainwright Essay Prize et le Selma and Jak Almaleh Prize.Ìę Son nom figure Ă©galement Ă  la liste d’honneur du Doyen, et il est membre de la Golden Key International Honour Society.Ìę Au cours de ses Ă©tudes en droit, il effectue un stage Ă  la Cour d’appel du QuĂ©bec ainsi qu’à Éducaloi.Ìę Il travaille aussi comme tuteur et comme assistant de recherche auprĂšs de professeurs, et reprĂ©sente l’Association des Ă©tudiant-e-s en droit Ă  un des comitĂ©s de rĂ©forme du curriculum de la FacultĂ©. Inscrit Ă  la formation professionnelle du Barreau du QuĂ©bec, il rĂ©alisera en 2015 un stage auprĂšs d’un juge de la Cour d’appel du QuĂ©bec.


LUDOVIC LANGLOIS-THÉRIEN

La pluralisation culturelle de la Charte canadienne.

Le jeudi 3 juillet 2014 de 12h30 Ă  13h30, salle 316 du Nouveau Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© :ÌęÀ l’automne 2013, le gouvernement quĂ©bĂ©cois a prĂ©sentĂ© une charte de la laĂŻcitĂ© prĂ©voyant plusieurs mesures qui empiĂ©teraient sur la libertĂ© de religion articulĂ©e dans la Charte canadienne. Prenant part au dĂ©bat public, le constitutionnaliste Daniel Turp a suggĂ©rĂ© que le QuĂ©bec, en tant que «ÌęnationÌę» reconnue par le parlement canadien, pourrait se prĂ©valoir d’une marge d’apprĂ©ciation en faisant rĂ©fĂ©rence au rĂ©gime europĂ©en des droits de la personne. En apparence peu plausible, cette suggestion permet nĂ©anmoins d’évaluer la problĂ©matique de fĂ©dĂ©ralisme sous-jacente Ă  l’interprĂ©tation de la Charte canadienne par une institution centrale Ă  la lumiĂšre du droit international des droits de la personne. Mon exposĂ© examine l’hypothĂšse de la marge d’apprĂ©ciation dans le contexte d’un recours fondĂ© sur la Charte canadienne portĂ© devant la Cour suprĂȘme du Canada.

Biographie : Ludovic Langlois-ThĂ©rien s'intĂ©resse Ă  l'interprĂ©tation des droits de la personne au Canada, Ă  la culture et aux relations internationales. Ludovic a obtenu son baccalaurĂ©at en droit (B.C.L./LL.B., Hons.), ainsi qu'une mineure en histoire de l’art Ă  l’UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű. Durant ses Ă©tudes Ă  la facultĂ© de droit de ÀŠ°óSMÉçÇű, Ludovic a agi Ă  titre de coordonnateur exĂ©cutif de la Chaire Hans & Tamar Oppenheimer en droit international public. Durant ses Ă©tudes, Ludovic a effectuĂ© des recherches pour une coalition d’ONG dans la ville de YaoundĂ©, au Cameroun, et a produit un rapport parallĂšle sur les violations du droit au logement pour le ComitĂ© sur les droits Ă©conomiques, sociaux et culturels de l’ONU.Ìę


GIULIA TERLIZZI

Les bonnes mƓurs englobĂ©es dans l’ordre public. Le chemin d’une clause gĂ©nĂ©rale.

Le mercredi 9 juillet 2014 de 12h30 Ă  13h30, salle 316 du Nouveau Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : Dans le contexte juridique contemporain caractĂ©risĂ© par le pluralisme culturel et la prĂ©sence consĂ©quente d'une pluralitĂ© de codes moraux, la clause de bonnes mƓurs (comme limite Ă  l'autonomie privĂ©e) est en cours de subir une Ă©rosion indĂ©niable au sein de la plupart des systĂšmes lĂ©gaux occidentaux en faveur de la clause de l'ordre public et du principe de dignitĂ©. Par suite on montrera les Ă©tapes principales de ce processus d'Ă©rosion et ses consĂ©quences en jetant un coup d’Ɠil sur l'Ă©volution de la clause de bonnes mƓurs dans le systĂšme juridique de la France, de l'Italie et du QuĂ©bec.

Est en effet extrĂȘmement intĂ©ressant le choix opĂ©rĂ© par le lĂ©gislateur quĂ©bĂ©cois de consacrer l'Ă©limination dĂ©finitive de la clause de bonnes mƓurs du texte du nouveau Code civil, en considĂ©rant queÌęles bonnes mƓurs sont dĂ©sormais englobĂ©es dans l’ordre public


Biographie : Giulia Terlizzi est chargĂ©e de recherche Ă  l'UniversitĂ  degli Studi di Torino. Ses principaux domaines de recherche sont : le droit comparĂ©, le droit civil et la traduction juridique. Elle est trĂšs intĂ©ressĂ©e par l'expĂ©rience bijuridique et bilingue du QuĂ©bec et les implications entre le droit et le pluralisme social. Elle a obtenu son doctorat en droit Ă  l'UniversitĂ  degli Studi di Torino. Elle a Ă©tĂ© invitĂ©e du Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© Ă  l'UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű Ă  MontrĂ©al en 2010 et en 2013.


14 JUILLET 2014 - RUIQIAO ZHANG

A Better Understanding of Dual Ownership of Trust Property and Its Introduction in China through Comparative Studies

Le lundi 14 juillet 2014 de 12h30 Ă  13h30, salle 316 du Nouveau Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : (en anglais seulement) This seminar attempts to provide a better understanding of the system of dual ownership of trust property. Through comparative studies of the dual ownership of trust assets in common law and the introduction of trusts in civilian jurisdictions (i.e. Scots law and Quebec law), it examines the Trust Law of China and proposes amendments to Chinese trust law.

Biographie : Ruiqiao Zhang est candidate au doctorat en droit civil sous la supervision du professeur Lionel Smith. Elle a obtenu des multiples LLMs au Canada, aux Pays-Bas et en Chine et ses baccalauréats en droit et en biotechnologie.


CAROLINE LEBRETON-PRÉVOST

L’obligation de loyautĂ© en droit privĂ© quĂ©bĂ©cois : son Ă©mergence, les obstacles Ă  sa reconnaissance et ses manifestations en droit posĂ©

Le vendredi 25 juillet 2014 de 12h30 Ă  13h30, salle 27 de 2001-750 avenue de ÀŠ°óSMÉçÇű College

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : L’obligation de loyautĂ©, apparue dans le droit commun quĂ©bĂ©cois avec l’avĂšnement du Code civil du QuĂ©bec (CcQ) en 1994, est un concept encore nĂ©buleux en droit privĂ© quĂ©bĂ©cois. Il est utile, afin d’éclairer ce concept, de retracer ses origines qui tĂ©moignent de l’interaction entre le droit civil et la common law au QuĂ©bec. Le fait que la common law ait jouĂ© un rĂŽle dans l’émergence de l’obligation de loyautĂ© en droit quĂ©bĂ©cois en fait une prĂ©cieuse source d’inspiration dans l’interprĂ©tation de ce concept. Il est Ă©galement nĂ©cessaire, afin de comprendre le concept de loyautĂ©, de cerner certains obstacles qui nuisent Ă  sa reconnaissance en droit privĂ© quĂ©bĂ©cois. Finalement, en extrapolant Ă  partir des quatre situations dans lesquelles une obligation de loyautĂ© est explicitement prĂ©vue par le CcQ (administration d’une personne morale, administration du bien d’autrui, contrat de travail et mandat), l’on peut tenter d’esquisser les contours d’une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de la loyautĂ© en droit privĂ© quĂ©bĂ©cois.

Biographie : Caroline Le Breton-PrĂ©vost a obtenu son baccalaurĂ©at en droit de l’UniversitĂ© Laval Ă  QuĂ©bec en 2010. AprĂšs avoir complĂ©tĂ© sa formation professionnelle Ă  l’École du Barreau ainsi que son stage chez Tremblay Bois Mignault Lemay avocats, elle obtient son Juris Doctor en common law nord-amĂ©ricaine Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al. Elle termine actuellement sa maĂźtrise en droit comparĂ© Ă  l’UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű. Ses champs d’intĂ©rĂȘts sont le droit comparĂ© et le droit privĂ©.

Séminaires d'été 2013

Edmund Coates, Centre Crépeau

"The Secret History of Adoption & Child Placement in Quebec"

Le mercredi 10 juillet 2013 de 12h30 Ă  13h30, salle 16 du Pavillon Chancellor-Day

Summer Seminar

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©Ìę(en anglais seulement): Until the second half of the twentieth century, child adoption and placement in Quebec received limited governmental support, either in terms of resources or legislation. Private actors largely took the initiative. Thus, what is now a highly formalised and heavily regulated realm was not all that long ago largely informal and subject to minimal state regulation. Exploration of the surviving documents and archives provides a fresh perspective on the concrete history of these institutions and on the proposed changes in this area, including the opening of adoption files.


Marc Lamontagne, Université de Montréal

« OĂč se situent les enjeux "Ă©thiques" de la cyberjustice? »

Le mercredi 17 juillet 2013 de 12h30 Ă  13h30, salle 16 du Pavillon Chancellor-Day

Summer Seminar

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©Ìę: L'Ă©thique et la justice, mĂȘme si elles trouvent toutes deux leur lieu dans "le coeur de l'humain", sont les reflets d'une double rĂ©alitĂ©: celle des moeurs et celle de la morale, l'une enfantĂ©e par l'Ă©ducation, l'autre par la rationalitĂ© du langage. Si on les atomise comme des disciplines indĂ©pendantes, il devient alors trĂšs ardu de comprendre leur inter-relativitĂ© vivante, c'est-Ă -dire comment elles agissent l'une sur l'autre dans l'action.

Contrairement au courant dominant se concentrant sur le "discours des valeurs", nous chercherons plutĂŽt Ă  cerner la rĂ©alitĂ© fondamentale de l'Ă©thique en tant qu'Ă©ducation des moeurs. À la lumiĂšre de cet Ă©claircissement, nous dĂ©crirons les ambitions du projet de la cyberjustice et discuterons des possibilitĂ©s de dĂ©matĂ©rialisation de la procĂ©dure judiciaire et de la Cour de justice afin d'Ă©tablir sa responsabilitĂ© Ă©thique et Ă©ducationnelle.


Lise Giard, Université Laval

« ÉlĂ©ments de rĂ©flexion autour de la qualification des parties dĂ©tachĂ©es du corps humain en tant que choses et en tant que biens dans la conception contemporaine du droit »

Le mercredi 24 juillet 2013 de 12h30 Ă  13h30, salle 16 du Pavillon Chancellor-Day

Summer Seminar

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©Ìę: Les utilisations des parties dĂ©tachĂ©es du corps humain auxquelles on se prĂȘte depuis quelques dizaines d’annĂ©es soulĂšvent la question de leur statut juridique : quelle est leur place dans l’ordonnancement du droit ? RelĂšvent-elles, plus prĂ©cisĂ©ment, de la catĂ©gorie des personnes ou de celle des choses ? Cette question se heurte Ă  des difficultĂ©s insurmontables, dĂšs lors qu’on l’envisage Ă  partir de la conception classique du droit. Il peut ĂȘtre utile, afin de l’éclairer un peu, de l’envisager Ă  la lumiĂšre de l’hypothĂšse de l’émergence, Ă  partir du XXe siĂšcle, d’un nouveau paradigme, qui se serait traduit, dans le champ du droit des biens, par une reconfiguration des concepts et des catĂ©gories classiques, ouvrant la voie Ă  leur qualification en tant que choses et en tant que biens.


Sabine Brels, Université Laval

« La protection du bien-ĂȘtre animal : Perspectives d'avenir en droit international et comparĂ© »

Le mercredi 31 juillet 2013 de 12h30 Ă  13h30, salle 16 du Pavillon Chancellor-Day

Summer Seminar

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©Ìę: La protection juridique du bien-ĂȘtre animal progresse mondialement. Les lois nationales se renforcent et se multiplient Ă  travers le monde; les instruments europĂ©ens se consolident et s'externalisent; les normes internationales se dĂ©veloppent; et enfin, une dĂ©claration universelle sur le bien-ĂȘtre animal est en projet auprĂšs de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations-Unies.

Bien que la protection octroyĂ©e aux animaux soit plus ou moins Ă©levĂ©e selon les pays et les niveaux normatifs concernĂ©s, il existe un fond juridique commun pouvant ĂȘtre dĂ©gagĂ© d'une Ă©tude comparative globale. Quels fondements universels peuvent ĂȘtre identifiĂ©s vers une solide protection en droit international? Sont-ils suffisants pour permettre une rĂ©elle amĂ©lioration de la condition juridique des animaux dans le monde? Quelles propositions rĂ©alistes peuvent ĂȘtre formulĂ©es en ce sens? En plus d'ĂȘtre traitĂ©es dans cette prĂ©sentation, ces questions pourront faire l'objet d'une discussion ouverte avec tous les participants intĂ©ressĂ©s.


Maude Choko, UniversitĂ© ÀŠ°óSMÉçÇű

« La place de la solidaritĂ© dans la promotion de l’autonomie collective des artistes au QuĂ©bec : l’Ɠuf ou la poule? »

Le mercredi 7 août 2013 de 12h30 à 13h30, salle 16 du Pavillon Chancellor-Day

Summer Seminar

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©Ìę: En analysant la Loi sur le statut professionnel et les conditions d’engagement des artistes de la scĂšne, du disque et du cinĂ©ma (LQ, S-32.1), on constate qu’elle promeut l’autonomie collective des artistes au QuĂ©bec. L’étude des effets de ce rĂ©gime spĂ©cifique de relations de travail met en lumiĂšre l’expression d’une solidaritĂ© certaine entre les artistes visĂ©s. Quel lien existe-t-il donc entre cette solidaritĂ© et la promotion de l’autonomie collective de ces travailleurs? En se questionnant sur l’opportunitĂ© d’élaborer un rĂ©gime similaire Ă  celui des artistes pour d’autres travailleurs autonomes pour favoriser leur accĂšs Ă  un travail dĂ©cent, il devient pertinent de dĂ©terminer lequel de la solidaritĂ© ou de l’autonomie collective est la cause de l’autre.


Lisa Kelly, Harvard University

« Narrating Innocent Suffering in Abortion Law »

Le mercredi 14 août 2013 de 12h30 à 13h30, salle 16 du Pavillon Chancellor-Day

Summer Seminar

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©Ìę (en anglais seulement): Over the past decade, reproductive rights advocates have pursued a series of lawful abortion access cases from Latin America before the United Nations and Inter-American human rights systems. These cases have met with resounding legal success. Advocates celebrate these decisions as important victories for the advancement of abortion rights in international human rights law. In this presentation, I offer a more ambivalent reading of these cases, however, specifically of how they narrate abortion and sexuality. All but one of these claims has involved rape, and all but one has concerned minors. I identify in these cases a recurring narrative of innocent suffering: an adolescent girl, figured often as a child, is raped, becomes pregnant, and with the support of her parents seeks to terminate the pregnancy. This narrative proves powerful but also perilous for abortion rights advocates. Cases involving adolescent rape and parental beneficence resonate powerfully with publics and with legal decision-makers. And yet by narrating sympathetic cases likely to secure greater support for abortion access, advocates risk reinforcing narrow conceptions of the reasonable or deserved abortion. Thus, narratives of innocent suffering can sustain lines of argument and (re)produce legal rules that undercut the very emancipatory goals of the reproductive rights movement.

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Le Centre CrĂ©peau remercie la et le pour leur appui financier.Ìę

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