Ŕ¦°óSMÉçÇř

Entretien avec Keith Murai, vice-doyen et directeur de l’École des sciences biomédicales

Keith Murai, Ph. D., vice-doyen et directeur de l’École des sciences biomĂ©dicales, est entrĂ© en fonction en juillet dernier. Neuroscientifique et professeur au DĂ©partement de neurologie et de neurochirurgie de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, le Pr Murai est renommĂ© pour ses travaux sur le dĂ©veloppement et la plasticitĂ© du cerveau. Il a occupĂ© diverses fonctions de direction Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ©, Ă  l’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř (IR-CUSM) et Ă  l’Association canadienne des neurosciences. Nous nous sommes entretenus avec lui de ses prioritĂ©s dans son nouveau poste, des dĂ©fis qui se profilent devant lui et de ses motivations comme chercheur, enseignant et dirigeant.

ĂŠtes-vous maintenant bien installĂ© dans vos nouvelles fonctions?Ěý

C’est fantastique depuis le premier jour. J’ai pu discuter avec tellement de gens exceptionnels – des membres de la direction, du corps enseignant, du personnel et de l’effectif Ă©tudiant – et aller chercher de l’information prĂ©cieuse sur leurs champs d’intĂ©rĂŞt et sur les dĂ©fis et les perspectives qu’ils et elles entrevoient pour l’École. Notre Ă©cole, ce qu’elle reprĂ©sente et son potentiel suscitent beaucoup d’enthousiasme.Ěý

Ces Ă©changes m’ont appris que l’École Ă©tait un vĂ©ritable pĂ´le d’excellence en sciences biomĂ©dicales tant pour l’enseignement que pour la formation et la recherche interdisciplinaires. L’École est un Ă©cosystème complexe oĂą se cĂ´toient de multiples disciplines : anatomie et biologie cellulaire, biochimie, gĂ©nie biochimique, gĂ©nĂ©tique humaine, microbiologie et immunologie, pharmacologie et thĂ©rapeutique, et physiologie. Pourtant, elle demeure un ensemble cohĂ©sif dont les Ă©lĂ©ments, soit les dĂ©partements et les instituts, interagissent dans une synergie vĂ©ritablement fructueuse.Ěý

Avez-vous eu la chance de dĂ©finir les prioritĂ©s qui vous guideront?Ěý

L’École a pour mission d’offrir un enseignement et une formation de première qualitĂ© en sciences biomĂ©dicales. Nous avons la chance de former aux professions de la santĂ©, dans nos programmes de premier cycle et des cycles supĂ©rieurs, les Ă©tudiantes et Ă©tudiants les plus brillants du QuĂ©bec, du Canada et d’ailleurs dans le monde. Les membres du corps professoral et du personnel, qui mettent leurs connaissances et leur expertise au service de ces programmes, doivent ĂŞtre des as dans leur domaine pour prodiguer un enseignement de grande qualitĂ©. L’École doit se distinguer en offrant des perspectives et des programmes novateurs qui permettront Ă  ses Ă©tudiants et Ă©tudiantes d’enrichir leur savoir et de devenir des chefs de file en sciences biomĂ©dicales. Elle cherche Ă  innover dans l’interdisciplinaritĂ© et Ă  se faire une place dans des sphères en Ă©mergence telles la science des donnĂ©es et la recherche translationnelle. Les formations offertes dans ces domaines viendront Ă©largir l’expĂ©rience de l’effectif Ă©tudiant et le prĂ©parer Ă  des carrières passionnantes en sciences, en mĂ©decine, dans les administrations publiques et le secteur privĂ©.ĚýĚý

Tout comme l’enseignement et la formation, la recherche est au cĹ“ur de notre mission. Des scientifiques de renommĂ©e mondiale mènent Ă  bien ici mĂŞme, dans notre Ă©cole, des programmes de recherche qui changent la donne, et font des dĂ©couvertes biomĂ©dicales rĂ©volutionnaires. Pour demeurer Ă  l’avant-garde, l’École doit investir dans ces chercheurs et chercheuses, et leur offrir un cadre scientifique riche de possibilitĂ©s. Elle doit Ă©galement pouvoir attirer de nouveaux professeurs et professeures, qui viendront bonifier ses prestations par leurs travaux, leurs propositions technologiques ou l’énergie nouvelle qu’ils lui insuffleront.Ěý

L’interdisciplinaritĂ© constitue un grand atout de notre Ă©cole. Ainsi, bien que nos dĂ©partements fassent avancer le savoir disciplinaire en sciences biomĂ©dicales, nous avons pensĂ© cette Ă©cole pour qu’elle favorise un maillage disciplinaire qui fera progresser les connaissances et approfondira notre comprĂ©hension de la santĂ© humaine. Pour notre population Ă©tudiante, cela signifie qu’elle recevra chez nous un enseignement de grande qualitĂ© dans les disciplines biomĂ©dicales et qu’elle pourra appliquer les mĂ©thodes et les principes appris pour jeter des passerelles entre les disciplines. Dans la plupart des domaines scientifiques, que ce soit les neurosciences, le cancer, l’immunologie ou le gĂ©nie biomĂ©dical, l’interdisciplinaritĂ© en formation et en recherche est un moteur de dĂ©couverte et d’innovation.Ěý

Y a-t-il des facteurs qui pourraient entraver votre marche vers la concrĂ©tisation de ces prioritĂ©s?Ěý

Grâce Ă  son effectif Ă©tudiant, Ă  son personnel et Ă  son corps professoral, l’École des sciences biomĂ©dicales est dans une position enviable pour l’apprentissage, la formation et la recherche. Notre prestation repose sur un socle solide : celui de notre capital intellectuel, de notre savoir et de notre expertise. Cependant, pour former nos Ă©tudiants et Ă©tudiantes et continuer Ă  faire de la recherche biomĂ©dicale de pointe, nous avons besoin de sommes considĂ©rables. La technologie nous permet de faire de grandes dĂ©couvertes et refaçonne Ă  la vitesse grand V la dĂ©marche scientifique. Bien qu’elles soient souvent onĂ©reuses et difficiles d’accès, les ressources technologiques sont indispensables Ă  la recherche fondamentale et translationnelle; elles sont les fidèles compagnes de l’innovation en science. Or, pour nous les offrir, nous avons besoin de fonds en provenance des instances quĂ©bĂ©coises et canadiennes de mĂŞme que de dons transformateurs.Ěý

Par ailleurs, si exceptionnels que soient son cadre d’apprentissage et son histoire, l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř possède des infrastructures vieillissantes qui posent de sĂ©rieux problèmes. Certains dĂ©partements de notre Ă©cole ont près de 200 ans. Dans bien des cas, nos immeubles ont Ă©tĂ© construits il y a des dizaines et des dizaines d’annĂ©es. Bien qu’ils soient imprĂ©gnĂ©s d’histoire et enracinĂ©s dans la tradition, nous devons les moderniser pour y mener des activitĂ©s de formation et de recherche d’avant-garde dans un cadre d’apprentissage optimal. Je veux – et c’est lĂ  un objectif primordial Ă  mes yeux – que nos scientifiques aient accès Ă  des amĂ©nagements modernes et durables oĂą sera offert le meilleur de l’enseignement, de la formation et de la recherche en sciences biomĂ©dicales.ĚýĚý

L’École des sciences biomĂ©dicales a vu le jour en 2020, mais elle rĂ©unit divers dĂ©partements et instituts qui ont Ă  leur actif des dĂ©couvertes remarquables. Comment se sent-on au gouvernail d’une Ă©cole qui a forgĂ© de grands pans de l’histoire mcgilloise?Ěý

C’est pour moi un honneur de reprĂ©senter l’École des sciences biomĂ©dicales comme vice-doyen et directeur. J’aimerais d’ailleurs en profiter pour remercier mes prĂ©dĂ©cesseurs, Alba GuarnĂ©, Ph. D., et Alvin Shrier, Ph. D., pour leur audace, leur crĂ©ativitĂ© et le travail qu’ils ont accompli pour fonder cette Ă©cole et la propulser. On ne peut qu’être admiratif devant l’histoire longue – parfois plus que sĂ©culaire – et glorieuse des dĂ©partements et des unitĂ©s aujourd’hui regroupĂ©s au sein de l’École. J’ai beaucoup de chance de pouvoir projeter l’École vers l’avenir et repenser avec elle l’enseignement, la formation et la recherche en sciences biomĂ©dicales.ĚýĚýĚýĚý

Vous avez Ă©tĂ© directeur du Centre de recherche en neurosciences de Ŕ¦°óSMÉçÇř Ă  l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al et chef du Programme en rĂ©paration du cerveau et en neurosciences intĂ©gratives de l’IR-CUSM, et vous avez occupĂ© plusieurs autres postes de direction. Qu’est-ce que ces expĂ©riences vont ont appris?Ěý

Les fonctions que j’ai occupĂ©es Ă  l’IR-CUSM m’ont appris Ă  rapprocher recherche fondamentale et recherche clinique. Ces expĂ©riences m’ont aussi appris Ă  composer avec des Ă©cosystèmes de formation et de recherche complexes sans jamais perdre de vue l’objectif Ă  long terme, soit, dans le cas de la recherche biomĂ©dicale, venir en aide aux gens et amĂ©liorer la santĂ© humaine.ĚýĚý

Quels ont Ă©tĂ© vos moteurs comme chercheur, et dans les postes de direction que vous avez occupĂ©s?ĚýĚý

Enseigner et faire de la recherche Ă  Ŕ¦°óSMÉçÇř est vraiment un privilège. Ma profession me permet d’interagir avec des Ă©tudiants, des employĂ©s et des enseignants d’exception qui poursuivent des objectifs communs. Et elle stimule ma crĂ©ativitĂ©. Chaque matin, je me dis que j’ai de la chance d’occuper de telles fonctions Ă  l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř. Mon sujet d’étude est le cerveau. Pouvoir me plonger dans ce domaine, discuter d’expĂ©riences et de rĂ©sultats avec des Ă©tudiants et des boursiers postdoctoraux brillants et motivĂ©s, pouvoir explorer des idĂ©es susceptibles d’amener une meilleure comprĂ©hension de la santĂ© humaine : voilĂ  mon moteur. Rares sont les professions assorties d’une si grande libertĂ©.Ěý

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