Une étude sur les causes cérébrales de la schizophrénie pourrait mener à des traitements ciblés et à l’amélioration du diagnostic
Un groupe de scientifiques espère que les résultats de ses recherches sur les causes et l’évolution de la schizophrénie dans le cerveau ouvriront la voie à des traitements ciblés et à l’amélioration du diagnostic de cette grave maladie mentale.
Pour son dans Science Advances, l’équipe de recherche a analysé les images du cerveau de 1 124 personnes atteintes de schizophrénie au moyen d’une nouvelle méthode, la « cartographie de l’épicentre ». Elle a ainsi pu déterminer que les anomalies structurelles se forment plus fréquemment dans deux régions du cerveau des personnes schizophrènes : l’aire de Broca et le cortex fronto-insulaire. Ces régions sont responsables de la parole et du traitement des émotions.
S’ils ont découvert que la maladie se développe souvent dans ces deux régions, les scientifiques ont aussi déterminé qu’elle peut commencer dans d’autres zones du cerveau.
« Nous en concluons que la maladie a un point de départ unique pour chacune des personnes atteintes, ce qui peut expliquer la diversité des symptômes, a indiqué le Dr Lena Palaniyappan, professeur de psychiatrie à l’Université À¦°óSMÉçÇø et un des auteurs principaux de l’étude.
Mais un processus courant entraîne des changements plus diffus et subtils dans la structure du cerveau. Ces nouvelles données pourraient nous permettre de répondre à une question sempiternelle : la schizophrénie est-elle une maladie ou plusieurs maladies? »
Le meilleur traitement pour chaque patient
La schizophrénie peut se manifester de différentes façons, ce qui rend difficile le choix du meilleur traitement. Par exemple, bien que certains traitements puissent empêcher les problèmes associés à la psychose de s’envenimer, les chercheurs indiquent qu’il peut être difficile de trouver le traitement qui profitera le mieux à chaque patient.
« À l’aide de techniques comme la cartographie de l’épicentre, nous pouvons cerner les zones du cerveau qui sont les plus touchées, même avant l’apparition de symptômes décelables. Ces données peuvent ensuite nous aider à déterminer les patients qui profiteraient le mieux de certains traitements », a indiqué Jianfeng Feng, professeur à l’Institute of Science and Technology for Brain-inspired Intelligence (ISTBI) de l’Université Fudan et professeur d’informatique à l’Université de Warwick, qui a dirigé le consortium à l’origine de ces travaux.
Si la localisation des anomalies cérébrales peut mener à la modification du traitement administré, un problème important demeure : les personnes atteintes de psychose ne sont pas toujours soumises à une scintigraphie cérébrale.
« La collecte régulière de données d’IRM de bonne qualité par les équipes de soins des personnes atteintes de maladies mentales comme la schizophrénie pourrait nous aider à surmonter le biais de sélection des études de neuro-imagerie. La mise en œuvre de cette collecte régulière orienterait plus précisément la pratique clinique », a affirmé Yuchao Jiang, chercheur postdoctoral à l’Université Fudan, qui a codirigé l’étude avec le Dr Palaniyappan.
Les patients atteints de psychose ont souvent à composer avec le chômage et l’exclusion sociale en raison de troubles de la parole et de la communication. L’équipe de recherche espère que son étude mènera à l’utilisation de la cartographie de l’épicentre dans les essais cliniques, particulièrement les essais axés sur le langage et la communication, ce qui permettrait de déterminer le meilleur traitement pour chaque patient.
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