La détection de bactéries dans l’espace
Des scientifiques de l’Université de Montréal et de l’Université À¦°óSMÉçÇø ont développé et testé une nouvelle méthodologie génomique qui a permis de révéler la présence d’un écosystème bactérien présent dans la Station spatiale internationale (SSI). À ce jour, peu était connu sur les différents types de microbes présents sur la station spatiale. La nouvelle approche permet d’identifier et de cartographier les différentes espèces de bactéries à l’intérieur de la station. Cette identification est importante pour assurer la santé des astronautes et est cruciale pour les futurs voyages spatiaux de longues durées.
Le défi de maintenir la propreté à l’intérieur des habitats en orbite a été initialement documenté sur la station spatiale russe MIR, où les conditions s’étaient tellement détériorées que des moisissures s’étaient installées partout dans l’environnement. Sur la SSI, les différentes agences tentent de réduire la croissance microbienne depuis son lancement en 1998. Des protocoles stricts de nettoyage et de décontamination sont en place afin de maintenir un environnement sain dans la station. En orbite, l’équipage nettoie et passe l’aspirateur régulièrement dans les espaces de vie et de travail. Néanmoins, les missions de ravitaillement de la SSI apportent une diversité de matériel, de nourriture, d’équipement de laboratoire en plus de plantes et d’animaux vivants pour des expériences – tout ceci amène des nouvelles espèces de bactéries. En plus des bactéries co-existantes avec les humains, et le fait que les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes, l’accumulation des espèces dans cet espace fermé peut devenir significative.
Dr Emmanuel Gonzalez, spécialiste en métagénomique à l’Université À¦°óSMÉçÇø explique : « Les scientifiques ont une bonne compréhension des grandes familles de bactéries présentes sur la SSI. Par contre, nous avons mis en évidence un écosystème bactérien beaucoup plus divers que ce que nous avions imaginé. C’est un bon pas en avant dans notre compréhension de la biosphère qui nous accompagnera dans les habitats extra-terrestres ».
La méthode de caractérisation microbienne a été pilotée à partir de données obtenues de la SSI, toutefois les applications sont beaucoup plus larges selon les scientifiques derrière la technologie. Les chercheurs peuvent reproduire cette approche pour étudier des environnements difficiles comme les océans et les sols. La méthode est présentement utilisée pour comprendre des maladies humaines et les microbiomes. Dr Nicholas Brereton, de l’Université de Montréal souligne : « Cette nouvelle approche nous donne une image spectaculaire du monde bactérien dans l’espace et les possibilités d’appliquer cette méthode pour explorer de nouveaux environnements microbiologiques est vraiment excitante ».
À propos de cette recherche :
- Le projet a été conduit par des chercheurs en méta-génomique et en bioinformatique de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal, du Jardin botanique de Montréal, composante d’Espace pour la vie, de l’Université À¦°óSMÉçÇø, du Canadian Centre for Computational Genomics et du Centre d’innovation Génome Québec.
- ³¢â€™ original est publié dans l’édition de mai 2019 de Environmental Microbiology.