Une équipe de chercheurs et chercheuses de l’Université de Montréal, du Neuro et de l’Université À¦°óSMÉçÇø ont obtenu une subvention majeure de plus de 12,5 M$ du Aligning Science Across Parkinson’s (ASAP) Initiative pour étudier la maladie de Parkinson au cours des trois prochaines années. La subvention sera gérée par la Fondation Michael J. Fox pour la recherche sur la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson, l’une des affections neurodégénératives les plus fréquentes, touche un nombre grandissant de personnes dans la population vieillissante. Cette subvention au groupe montréalais est parmi les 21 attribuées par l’ASAP à des experts de cette maladie à travers le monde. En accordant plus de 161 M$ US pour la recherche en science fondamentale sur la maladie de Parkinson et en créant un institut de recherche virtuel, l’ASAP valorise une approche ouverte et collaborative pour maximiser et unir les forces contre le parkinson.
Le groupe de chercheuses et chercheurs montréalais dirigé par Michel Desjardins, professeur à l’Université de Montréal, tirera profit de son caractère interdisciplinaire pour étudier un nouvel aspect de la maladie de Parkinson dans la foulée de sa découverte relative à la contribution de mécanismes auto-immuns dans le processus pathologique de la maladie. «Nos travaux récents ont mis en évidence la façon dont certaines mutations présentes chez les personnes souffrant du parkinson influent sur le système immunitaire. Cela nous a mis sur une nouvelle piste pour approfondir notre connaissance de la maladie et concevoir de nouvelles approches thérapeutiques basées sur la modulation de la réponse immune», indique le chercheur principal du projet, Michel Desjardins. «Cette subvention sans précédent dans la recherche sur la maladie de Parkinson nous permettra d’élaborer une approche holistique pour étudier les mécanismes pathologiques au point de vue cellulaire, en laboratoire et chez des patients qui en sont atteints», explique Heidi McBride, biologiste cellulaire à l’Institut-hôpital neurologique de Montréal.
«Un des points surprenants de nos travaux a été de montrer qu’une simple infection bactérienne intestinale était suffisante pour entraîner des symptômes de la maladie de Parkinson chez des souris ayant une délétion d’un gène associé à la maladie chez l’humain. Grâce à cette subvention, on pourra mieux comprendre le rôle joué par les interactions complexes entre l’intestin, son microbiome et le cerveau dans la manifestation de la maladie», fait remarquer Samantha Gruenheid, microbiologiste à l’Université À¦°óSMÉçÇø.
Jo Anne Stratton, de l’Institut-hôpital neurologique de Montréal, une experte du séquençage de cellules uniques, utilisera quant à elle cette technique de pointe pour caractériser la réponse de cellules jouant un rôle clé dans la maladie chez ces souris parkinsoniennes. Elle sera aussi en mesure d’évaluer l’activation de ces cellules chez des patients souffrant de la maladie. «Au cours des dernières années, nous avons travaillé très fort pour comprendre comment une infection intestinale pouvait mettre en branle des mécanismes pathologiques qui mènent au dysfonctionnement des neurones dopaminergiques dans le cerveau, provoquant les symptômes moteurs caractéristiques de la maladie. Nous allons maintenant explorer si l’activation d’une réponse auto-immune et l’attaque de neurones dans les systèmes nerveux périphérique et central pourraient être en cause dans les nombreux symptômes observés chez les patients de nombreuses années avant les problèmes moteurs», mentionne Louis-Éric Trudeau, neuroscientifique expert de la maladie de Parkinson à l’Université de Montréal.
Cette équipe multidisciplinaire montréalaise, composée également de Janelle Drouin-Ouellet, de Pierre Thibault, de Nathalie Labrecque et d’Erwin Shurr, travaillera au sein du consortium ASAP pour accélérer le processus menant à la découverte de nouveaux biomarqueurs et traitements contre la maladie.