La pandémie de COVID-19 a multiplié les besoins en équipement de protection individuelle (ÉPI) pour le personnel hospitalier. Des experts médicaux de Montréal et une entreprise d’impression 3D se sont lancés dans la création et la distribution d’écrans faciaux destinés aux travailleurs de la santé qui soignent les patients atteints de cette maladie potentiellement mortelle.
« Nous avons encore du matériel de protection en stock, mais nous craignons que le rythme d’utilisation dépasse celui de l’approvisionnement, explique le DrÌýAvinash Sinha, anesthésiste au Centre universitaire de santé À¦°óSMÉçÇø. Si, comme en Italie, les besoins en ÉPI doublent tous les trois jours, dans trois semaines, il nous faudra environ 130 fois plus de matériel qu’au jour un. »
Face à cette urgence, le DrÌýSinha et Leigh MacIntyre, chef de projet de recherche principale au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal), se sont mis en quête de trouver une entreprise d’ici capable de concevoir et de fabriquer les écrans faciaux indispensables aux hôpitaux.
Le 24 mars, ils ont approché AON3D, une entreprise montréalaise spécialisée en impression 3D. En l’espace de deux heures, l’entreprise a rouvert son installation et créé un prototype, qu’elle a soumis au DrÌýSinha. Soixante-douze heures plus tard, AON3D avait mis au point deux autres versions et livré le produit final, utilisé à l’Hôpital général de Montréal depuis le 29 mars. AON3D a déjà fait don de centaines d’unités, disponibles dans quatre hôpitaux de Montréal, et prévoit en livrer 10 000 de plus au cours de la prochaine semaine, dont 700 au Neuro.
Les écrans faciaux sont destinés au personnel médical ayant des contacts étroits avec des patients atteints de la COVID-19. Ils contribuent à prévenir la propagation de la maladie pendant des interventions à haut risque, notamment les intubations, tout en assurant mobilité et visibilité au personnel soignant.
« Cette capacité à trouver une solution novatrice efficace en cinq jours est vraiment inspirante. AON3D a conçu et fourni les écrans faciaux qui sont maintenant un élément essentiel de l’ÉPI que nous utilisons pour prodiguer des soins d’urgence à une personne atteinte de la COVID-19 », précise le DrÌýSinha.
« Nos travailleurs de la santé sont des héros de première ligne dans cette crise mondiale. Je n’arrive pas à décrire le sentiment de fierté que j’ai ressenti en voyant certains de nos employés accepter spontanément de faire des quarts de travail de 24 heures pour que les imprimantes 3D de notre siège social puissent continuer à produire l’ÉPI qui protégera les personnes qui veillent sur nous et qui contribuera à aplatir la courbe de progression de l’épidémie, affirme Kevin Han, président-directeur général d’AON3D. Nous nous efforçons d’accroître rapidement notre capacité de production et ainsi d’aider plus de travailleurs de la santé partout au pays. »
AON3D a adapté un concept en libre accès créé par des chercheurs de Georgia Tech, et elle a à son tour publiéÌý pour les rendre accessibles à tous. AON3D encourage également toutes les personnes qui possèdent du matériel de fabrication ou des imprimantes 3D, et qui souhaitent produire des écrans faciaux, à communiquer avec elle.
Les personnes qui ont besoin d’écrans faciaux sont invitées à se rendre surÌýlÌýet pour coordonner la production et la distribution des produits.