Dans cette série d’entrevues à l’occasion de la collation des grades 2022, nous avons demandé à une diplômée ou un diplômé de chacune des six écoles de la Faculté de revenir sur son expérience étudiante durant la pandémie de COVID-19. Voici notre entretien avec Élise Girouard-Chantal, majore de la promotion 2022 de l’École de médecine, qui a reçu son diplôme MDCM le 26 mai. Félicitations Élise!
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Votre nomĚý: Élise Girouard-Chantal
Votre diplĂ´meĚý: Doctorat en mĂ©decine (MDCM)
Votre Ă©coleĚý: ˛ŃĂ©»ĺ±đł¦ľ±˛Ô±đ
Votre lieu de naissanceĚý: ˛Ń´Ç˛ÔłŮ°ůĂ©˛ą±ô
Quand avez-vous commencé votre programme d’études? 2018
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Pourquoi avez-vous choisi Ŕ¦°óSMÉçÇř?
En raison de la diversité et de l’activisme de la population étudiante.
Vous avez commencé votre programme avant la COVID – avec le recul, quelles impressions gardez-vous de ces premiers temps de vos études?
Les deux premières annĂ©es de mes Ă©tudes de mĂ©decine, j’ai vĂ©cu un vrai rĂŞve universitaire. Mes amis et moi avions l’habitude d’étudier de longues heures Ă la maison Thompson, en partageant cidre et nachos. Puis, le confinement est arrivĂ© juste dans la transition entre les deux premières annĂ©es sur le campus et les deux dernières annĂ©es du programme, qu’on appelle l’externat, qui se passe dans les hĂ´pitaux et les milieux cliniques. L’externat a Ă©tĂ© reportĂ© de plusieurs mois et la plupart d’entre nous ont commencĂ© Ă travailler en CHSLD, pour aider Ă faire face Ă la crise de la COVID-19 dans le rĂ©seau de santĂ©. Je me souviens avoir Ă©tĂ© plus stressĂ©e pendant ces quelques mois en CHSLD que jamais durant mes Ă©tudes de mĂ©decine, car tout Ă©tait inconnuĚý: le travail, les patients, les collègues, l’environnement. S’ajoutait aussi l’incertitude de ne pas savoir quand nous commencerions notre externat et quand je reverrais ma famille et mes amis en personne. En raison de la COVID-19, j’ai dĂ» faire le deuil de l’idĂ©e que je me faisais de l’externat, dont on dit que ce sont les deux meilleures annĂ©es du programme de mĂ©decine.
Vous souvenez-vous du jour oĂą Ŕ¦°óSMÉçÇř a annoncĂ© qu’elle fermait ses campus?
J’étais Ă la maison et j’étudiais pour une journĂ©e clinique en ophtalmologie. Je me souviens avoir pensĂ© «ĚýSuper, quelques jours de plus pour Ă©tudierĚý», mais ça s’est transformĂ© en quelques mois de plus!
Quels étaient vos espoirs, vos inquiétudes ou vos craintes pendant le confinement?
J’espĂ©rais surtout devenir une bonne externe, rĂ©sidente et finalement mĂ©decin de famille, puisque nous avions beaucoup moins d’exposition clinique. Beaucoup de membres du personnel m’ont dit, les premiers mois d’externat, que nous Ă©tions meilleurs que ce Ă quoi ils s’attendaient, malgrĂ© le manque d’exposition clinique que nous avons vĂ©cu. Bien sĂ»r, j’ai toujours Ă©tĂ© convaincue que nous rĂ©ussirions, car la cohorteĚý2022 est dĂ©terminĂ©e et passionnĂ©e.
Vous êtes-vous découvert un passe-temps ou un talent insoupçonné durant le confinement?
J’ai poursuivi ma passion pour la dĂ©fense des intĂ©rĂŞts et le leadership Ă©tudiant. Pendant le confinement, j’ai participĂ© Ă de nombreux projets Ă©tudiants de dĂ©fense des intĂ©rĂŞts menĂ©s par l’Association des Ă©tudiant(e)s en mĂ©decine de Ŕ¦°óSMÉçÇř (MSS) et de la FĂ©dĂ©ration mĂ©dicale Ă©tudiante du QuĂ©bec (FMEQ). Je me suis dĂ©couvert une passion pour la politique et le militantisme.
Avez-vous pu reprendre les stages cliniques au plus fort de la pandémie? Comment c’était?
Ces mois-lĂ ont Ă©tĂ© les meilleurs de mes quatre ans Ă Ŕ¦°óSMÉçÇř. Je me souviens avoir de l’énergie Ă revendre et avoir tellement envie d’apprendre dans les hĂ´pitaux. Ă€ chaque stage, je me disais «ĚýQuel privilège d’être iciĚý». Je me souviens avoir eu le sentiment de faire partie du système de santĂ© et de la lutte contre la COVID-19. C’était très gratifiant, et ça me remplissait d’humilitĂ©.
Quand les activités en personne ont de nouveau été autorisées, quels ont été les meilleurs aspects du retour sur le campus? Et les pires?
Évidemment, le meilleur moment a été de revoir mes amis! Rien de négatif ne me vient à l’esprit – nous étions de retour à la maison Thompson avec du cidre et des nachos, étudiant pour notre examen d’aptitude!
Qu’avez-vous appris sur vous-même durant le confinement?
J’ai appris qui étaient les personnes vraiment importantes dans ma vie, j’ai appris que ma partenaire et moi étions faits pour vivre ensemble, j’ai appris que l’odorat m’apporte beaucoup de bonheur au quotidien (oui, j’ai attrapé la COVID, dans une zone rouge dans un CHSLD) et j’ai consolidé mon désir de devenir médecin de famille.
La pandémie a-t-elle changé le cours de votre carrière universitaire ou la voie que vous espérez emprunter?
J’étais certainement plus enthousiaste que si je n’avais pas eu quatre mois de congé avant l’externat! Autrement, je pense qu’au final, j’ai eu la même expérience que mes pairs des années précédentes.
Que raconteriez-vous à vos petits-enfants/visiteurs extraterrestres/biographes au sujet de vos études pendant la pandémie de COVID-19?
Je leur dirais que la COVID a exacerbé les iniquités en matière de santé et les problèmes de notre système de santé, et qu’elle a clairement illustré que le racisme systémique est encore très présent dans notre société. J’espère pouvoir leur dire que la pandémie a été un moteur de changement et a mené à une prise de conscience collective. Je consacrerai certainement ma carrière à lutter contre ces problèmes.
Quelle est la prochaine Ă©tape pour vous?
La résidence en médecine de famille à St. Mary’s, mon milieu de rêve!
(Photo fournie par Élise Girouard-Chantal)