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Une percée en génétique jette la lumière sur l’hyperglycémie grave

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 1 May 2008

La découverte avive l’espoir de l'avènement d’une « médecine personnalisée »

Des chercheurs canadiens, français et britanniques ont identifié une séquence d’ADN qui contrôle la variabilité des taux de glucose sanguin chez l’humain. C’est une découverte qui revêt une certaine importance dans la mesure où les taux de glucose sanguin élevés chez des personnes en santé sont souvent des indicateurs de maladies du cœur et de taux élevés de mortalité. Les résultats seront publiés le 1er mai dans la version en ligne du journal Science.

Le Dr Phillippe Froguel et ses collègues du Collège impĂ©rial de Londres et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) Ă  Lille, en France, ont menĂ© cette recherche en collaboration avec le Dr Robert Sladek, le Dr Constantin Polychronakos et leurs Ă©quipes de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř et du Centre universitaire de santĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř (CUSM) Ă  MontrĂ©al. Le Dr Ghislain Rocheleau, boursier postdoctoral au laboratoire du Dr Sladek, est copremier auteur de l’étude. Les scientifiques ont utilisĂ© les donnĂ©es d’une vaste Ă©tude sur le gĂ©nome initialement menĂ©e pour une recherche sur le diabète et qui avait examinĂ© plus de 390 000 sites diffĂ©rents – ou loci – du gĂ©nome humain. PubliĂ©s en 2007, les premiers rĂ©sultats importants de l’étude relatifs au diabète ont retenu l’attention des mĂ©dias du monde entier.

Dans cette étude, les chercheurs ont examiné le code génétique de personnes saines et non diabétiques dont les taux de glucose se situaient à un niveau normal. Ils ont découvert qu’une simple mutation d’ADN dans trois gènes différents expliquait, en partie, pourquoi certains individus souffraient d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie. Les chercheurs estiment que ces gènes influent sur le niveau minimal de glucose dans la circulation sanguine, ce qui déclenche la sécrétion d’insuline. Plus le niveau minimal est élevé, plus le taux de sucre augmente avant d’être régulé par l’insuline.

« Ces sĂ©quences expliquent Ă  peu près cinq pour cent de la variation normale des taux de glucose sanguin chez les personnes en santĂ© », explique le Dr Sladek, rattachĂ© Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, au DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique mĂ©dicale, Ă  l’Institut de recherche du CSUM et au Centre d’innovation GĂ©nome QuĂ©bec et UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř. « Cinq pour cent peuvent sembler nĂ©gligeables, mais c’est beaucoup pour des caractères complexes. Par comparaison, des centaines de gènes diffĂ©rents influencent la taille. »

Les chercheurs estiment que ces constatations apportent des données importantes sur les mécanismes génétiques qui sous-tendent le métabolisme du glucose et permettraient de mieux comprendre le rôle des gènes dans les troubles métaboliques en général. « En théorie, cette approche peut être utilisée dans tout examen médical qui comporte une composante génétique », explique le Dr Sladek. « Cela nous amène à l’idée d’une "médecine personnalisée". Un jour, nous pourrions adapter le traitement à la structure génétique unique d’une personne. »

L’hyperglycémie est par ailleurs étroitement liée à l’augmentation des risques de maladies cardiovasculaires. Ces constatations redonnent l’espoir de découvrir de nouvelles techniques de gestion et de nouveaux traitements. « Il est important de savoir qu’une hyperglycémie, même à un niveau normal chez une personne non diabétique, est un facteur de risque de mortalité précoce », explique le Dr Philippe Froguel, rattaché au Collège impérial et au CNRS. « Selon des études épidémiologiques, 80 pour cent des risques de maladie cardiovasculaire sont attribuables à un niveau de glucose sanguin qui se situe juste au-dessus de la moyenne. »

« Il reste entendu que la prochaine étape consisterait à travailler avec des collaborateurs dans le domaine des maladies du cœur pour déterminer si certains de ces autres gènes peuvent également jouer un rôle », ajoute le Dr Sladek.

Nous sommes fiers de cette annonce qui confirme, une fois de plus, l’excellence scientifique et le talent des chercheurs du Québec », a déclaré Paul L’Archevêque, président-directeur général de Génome Québec. « Ces résultats, qui découlent directement de recherches cofinancées par Génome Québec, démontrent bien le rôle stratégique de la génomique dans la recherche de solutions visant à améliorer la santé humaine. Nous saluons également la collaboration entre les instituts, initiative qui a rendu possible la réalisation de cette avancée importante. Bravo au Dr Sladek et à son équipe! »

Ŕ¦°óSMÉçÇř et le Centre d’innovation GĂ©nome QuĂ©bec, situĂ© sur le campus de l’UniversitĂ©, sont de prĂ©cieuses ressources Ă  l’égard du savoir et de la technologie pour les joueurs des secteurs universitaire, industriel et commercial. « Le Centre d’innovation est une installation de catĂ©gorie mondiale en matière de gĂ©nomique et de protĂ©omique. Cette dernière percĂ©e gĂ©nĂ©tique illustre le formidable potentiel issu de la formation d’un partenariat scientifique entre GĂ©nome QuĂ©bec et GĂ©nome Canada – lequel continue de crĂ©er des synergies et des alliances qui nous propulsent au-delĂ , sur l’échiquier mondial », a indiquĂ© le professeur Denis ThĂ©rien, vice-principal Ă  la recherche et aux relations internationales.

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