Recherche: le traitement du VIH-SIDA par l'interleukine-2 inefficace
Une équipe de chercheurs du CUSM/À¦°óSMÉçÇø et leurs collègues
internationaux préconisent l’arrêt de tous les essais cliniques
avec l’interleukine 2, à travers le monde.
Une équipe internationale de recherche vient de prouver que le
traitement du VIH-SIDA par l'Interleukine-2 (IL-2) est inefficace.
Par conséquent, les chercheurs préconisent d’arrêter les essais
cliniques sur cette substance. Leur conclusion a été publiée dans
le New England Journal of Medecine dans un article
co-signé par 14 chercheurs, dont le Dr Jean-Pierre Routy de
l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé À¦°óSMÉçÇø
(IR-CUSM).
L’IL-2 est actuellement utilisée en complément de la trithérapie
anti-retrovirale (appelée HAART) que reçoivent les patient atteints
du VIH-SIDA. Si la trithérapie contrôle la réplication du virus
dans le sang, les médecins pensaient que l’IL-2 permettait de
régénérer plus de cellules immunitaires CD4+ qui servent
d’indicateur sur la progression virale. Ainsi, en aidant la
maturation et la multiplication des cellules immunitaires, l’IL-2
aurait du permettre d’augmenter l’immunité naturelle des
patients.
« Nos résultats démontrent que l’IL-2 n’a aucun effet sur le
développement du SIDA ni sur la survie des patients,» affirme le Dr
Routy.
« De façon plus détaillée : la présence d’IL-2 entraîne une
augmentation plus rapide des cellules immunitaires CD4+, mais
celles-ci sont moins fonctionnelles que les cellules CD4+
régénérées naturellement par les patients sans apport d’IL-2. Ainsi
le traitement par IL-2 n’apporte aucun avantage et ne permet pas
d’éviter les maladies infectieuses liés au SIDA. »
« Pour la première fois, une étude met en lumière certaines
questions récurrentes sur la valeur des marqueurs biologiques et
leur limite pour évaluer la santé des patients,» explique le Dr
Routy. « Notre défi maintenant sera de mettre au point des tests
évaluant la fonction des cellules immunitaires et non plus
seulement leur quantité, afin de s’assurer du bénéfice clinique des
traitements contre le VIH pour les patients. »
Cette étude sur 8 années et plus de 5000 patients à travers 25 pays
est l’une des plus importantes jamais réalisée sur le VIH-SIDA. De
plus, « le fait d’intégrer des données de pays en voie de
développement dans la recherche biomédicale utilisant des molécules
innovantes est très révolutionnaire dans l’histoire de la recherche
sur le VIH-SIDA,» souligne le Dr Routy.
est à la fois un praticien
au Département d’hématologie et dans le service d’immunodéficience
du CUSM et un chercheur de l’axe « Infection et immunité » de
l’Institut de recherche du CUSM. Il est également Professeur agrégé
en hématologie à l’Université À¦°óSMÉçÇø, ainsi que clinicien-chercheur
sénior du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).
Financement
Cette étude a été financée par une bourse du National Institutes of
Health (NIH).
Partenaires
Cet article a été co-signé par Dr D. Abrams, University of
California, San Francisco; Dr Y. Lévy, INSERM U955, Université
Paris 12, et Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Groupe
Henri-Mondor Albert-Chenevier, Dr M.H. Losso, Hospital General de
Agudos, Dr J.M. Ramos Mejia, Buenos Aires; Dr A. Babiker, Medical
Research Council, London; Dr G. Collins, University of Minnesota,
Minneapolis; Dr D. Cooper, National Centre in HIV Epidemiology and
Clinical Research, Sydney; Dr J. Darbyshire, Medical Research
Council, London; Dr S. Emery, National Centre in HIV Epidemiology
and Clinical Research, Sydney; Dr L. Fox, National Institute of
Allergy and Infectious Diseases, Bethesda; Dr F. Gordin, Washington
Veterans Medical Center, Washington, DC; Dr H.C. Lane, National
Institutes of Health, Bethesda; Dr J.D. Lundgren, Rigshospitalet
& University of Copenhagen, Copenhagen; Dr R. Mitsuyasu,
University of California, Los Angeles; Dr J.D. Neaton, University
of Minnesota, Minneapolis; Dr A. Phillips, University College
London Medical School, London; Dr J.P Routy, Hôpital Royal
Victoria, CUSM; Dr G. Tambussi, Fondazione San Raffaele del Monte
Tabor, Milano; Dr D. Wentworth, University of Minnesota,
Minneapolis.
Retrouvez ce communiqué accompagné de l’article original et d’une
courte interview audio sur le lien :
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé
À¦°óSMÉçÇø (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation
mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de
santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de
recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la
Faculté de médecine de l’Université À¦°óSMÉçÇø. L’Institut compte plus
de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et
postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés Ã
un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et
clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des
connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche
de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du
CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des
connaissances scientifiques les plus avancées.
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de la recherche en santé du Québec.
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