Recherche : comment améliorer le traitement des infarctus du myocarde
Une étude menée au CUSM analyse comment mieux
traiter les patients ayant subi un infarctus du
myocarde.
Devant l'urgence d'un patient en arrêt cardiaque les médecins ont
le choix entre deux traitements possibles : injecter un
médicament pour dissoudre le caillot de sang (thérapie
fibrinolytique) ou insérer un petit ballon pour rouvrir l'artère
bouchée (intervention coronarienne percutanée primaire (IPC)). Or
les directives se basent généralement sur des données d'essais
cliniques qui ne prennent pas en compte tous les impératifs de la
« vraie vie ». La dernière étude menée par la Dre Thao
Huynh, de l'Institut de recherche du CUSM et de l’Université
À¦°óSMÉçÇø, analyse ces différences et en dégage certaines solutions
pour améliorer potentiellement ce type de traitement. Elle a été
publiée le 23 juin dans la revue Circulation.
Cette étude a comparé les résultats de 23 essais contrôlés randomisés, réalisés dans des conditions expérimentales contrôlées, avec ceux de 32 études d'observation, basées sur des données hospitalières recueillies dans des conditions cliniques de routinières.
A court terme : les deux types d'études montrent la supériorité de l'IPC sur la thérapie fibrinolytique pour réduire le risque de mortalité et de récidive d’infarctus du myocarde ou d'attaque cérébrale. Néanmoins cet avantage est beaucoup plus marqué dans les essais contrôlés randomisés où les délais qui affectent le traitement des patients par IPC est plus court que dans les conditions cliniques de routine.
«En effet, ces résultats montrent que nous devons travailler à réduire les délais pour maximiser l'efficacité de l'IPC, » explique la Dre Huynh. « En matière de traitement des infarctus du myocarde, la réduction des délais de traitement est la première priorité. Il est également essentiel que les patients avec des symptômes d’infarctus du myocarde consultent un médecin rapidement. Dans le cas contraires les délais de traitement des arrêts cardiaques peuvent en être rallongés encore plus. »
Les essais contrôlés randomisés montrent que l'IPC est également plus efficace à long terme pour prévenir la mortalité et la récidive d'arrêt cardiaque. Par contre ce bénéfice  à long terme n'est pas confirmé par les études d'observation où les patients sont traités dans des conditions cliniques de routine.
« Le bénéfice de l'IPC pourrait être perdu à long terme si les patients ne reçoivent pas un traitement médical optimal à leur sortie de l'hôpital. Ces médicaments sont indispensables pour empêcher les récidives, » déplore la Dre Huynh.
La Dre Thao Huynh
est cardiologue au CUSM, chercheure en « maladie
cardiovasculaires et soins intensifs » à l'Institut de
recherche du CUSM. Elle est également professeur associée en
cardiologie à l'Université À¦°óSMÉçÇø.
Financement
Cette étude a été financée par
l'Agence d'Évaluation des Technologies et Modes d'Intervention du
Québec (AETMIS) et les Instituts de recherche en santé du Canada
(IRSC).
Partenaires
Cet article a été cosigné par
Dre Thao Huynh, Institut de recherche du CUSM, Dr Lawrence Joseph,
Université À¦°óSMÉçÇø , Dr Stéphane Perron, Dr Jennifer O'Loughlin et
Dr Pierre Théroux, Université de Montréal, Dr Michel Labrecque,
Université de Laval, et DR Jack V. Tu, University of Toronto
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