Prédire les résultats cliniques des patientes atteintes d’un cancer du sein : les chercheurs du CUSM identifient de nouveaux gènes
Pas un jour ne passe sans une nouvelle histoire sur l’environnement. Bien que nous pensions souvent à l’environnement à l’échelle planétaire, les cellules de notre sont elles aussi soumises à des facteurs environnementaux. Les résultats des travaux récents d’une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du CUSM et de l’Université À¦°óSMÉçÇø démontrent que l’environnement des cellules mammaires cancéreuses joue un rôle déterminant dans le développement et la migration des cellules tumorales, ou au contraire dans leur disparition. Cette étude est la première à identifier les gènes responsables de ce contrôle environnemental et à les mettre en relation avec l’évolution de l’état de santé de la patiente. Ces découvertes sont publiées dans le numéro de Nature Medicine de cette semaine.
« Une tumeur n’est pas viable seule. Elle doit être soutenue et nourrie par les différents types de cellules qui l’entourent, c’est-a-dire son microenvironnement, » déclare Morag Park, auteure principale de l'étude et directrice du groupe d’oncologie moléculaire de l’Institut de recherche du CUSM. « Au début de cette étude, nous n’avions que très peu d’informations sur l’importance du microenvironnement dans l’initiation et la progression du cancer. Nous savons maintenant que cet environnement est déterminant; les patientes présentent toutes des microenvironnements tumoraux différents au niveau génétique. Nos découvertes démontrent que le profil génétique de ces différents microenvironnements peut être utilisé afin de prédire les résultats cliniques – positifs ou négatifs. »
La Dre Park, professeure d’oncologie, de biochimie et de médecine à l’Université À¦°óSMÉçÇø, et son équipe ont analysé des tissus prélevés sur 53 patientes atteintes d’un cancer du sein. Ils ont utilisé une technique de pointe : la microdissection par capture laser, afin de séparer les cellules tumorales du tissu du microenvironnement. Ils ont ensuite comparé l’expression génique dans les tissus issus du microenvironnement tumoral, à celle de tissus témoins, grâce à la technique des puces à ADN. Sur plusieurs milliers de gènes au départ, seuls 163 ont été identifiés comme ayant un impact sur l’évolution de la santé des patientes. L’absence de métastases et de migration des cellules tumorales étant considérée comme une évolution positive, alors qu’une absence de réaction au traitement était considérée comme une évolution négative.
Sur les 163 gènes initiaux, l’équipe a ensuite identifié un panegroupe de 26 gènes plus spécifiques et utilisables pour prévoir de façon précise les résultats cliniques. Ce profil de 26 gènes spécifiques, appelé « marqueur pronostique dérivé du stroma » (MPDS), a été utilisé pour prédire les résultats cliniques dans un second groupe de patientes atteintes d’un cancer du sein.
« Nous avons réussi à démontrer que le MPDS permet de prédire efficacement les résultats cliniques dans un second groupe de patientes, » dit la Dre Park. « La prédiction efficace de l’état de santé des patientes par l’utilisation de ce groupe de gènes suggère que c’est un outil de diagnostic potentiellement prometteur ».
« Nous devrons maintenant transformer ce profil de 26 gènes en un test fonctionnel. Nous y travaillons en ce moment et prévoyons d’obtenir un outil utilisable en étude clinique d’ici un an, » ajoute la Dre Park.
« Ce travail est le fruit d’un engagement fantastique et de la collaboration de plusieurs personnes, parmi lesquelles figurent des pathologistes, des chirurgiens, des oncologues et des chercheurs. Je voudrais remercier le remarquable travail de G. Finak du laboratoire de M. Hallet de l’École d’informatique de l’Université À¦°óSMÉçÇø, les chirurgiens du sein du CUSM dont le Dr. S. Meterissian et le Département de pathologie de l’Université À¦°óSMÉçÇø où travaille le Dr A. Omeroglu. »
Cette recherche a été financée par la Fondation de cancer du sein du Québec, Génome Canada-Génome Québec, Valorisation-Recherche Québec, le Fonds de la recherche en Santé du Québec, une subvention d’équipe des Instituts de recherche en santé du Canada, ainsi que la subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé À¦°óSMÉçÇø (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université À¦°óSMÉçÇø. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche fondamentale et clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.
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