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Le sujet « tabou » dans le sport

Une recherche du CUSM jette la lumière sur les commotions cérébrales
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 17 September 2014

En 2010, le receveur Ă©toile Charles-Antoine Sinotte a eu une commotion cĂ©rĂ©brale lors de son dernier match Ă  domicile avec les Redmen de Ŕ¦°óSMÉçÇř. « Je n’ai jamais fait l’expĂ©rience d’une chose pareille », se rappelle Sinotte. « Je me sentais comme si j’étais sorti de mon corps. » Bien qu’il ait reçu des soins mĂ©dicaux et se soit absentĂ© du reste du match, il avoue avoir minimisĂ© ses symptĂ´mes pour pouvoir jouer le prochain match; le dernier avant son dĂ©part de Ŕ¦°óSMÉçÇř.

Deux nouvelles Ă©tudes publiĂ©es dans le Clinical Journal of Sport Medicine par Dr J. Scott Delaney, le mĂ©decin de l’équipe des Alouettes de MontrĂ©al, de l’Impact de MontrĂ©al et des Ă©quipes de football et de soccer de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, avec ses collègues, jettent la lumière sur la forme de traumatisme crânien la plus courante chez les athlètes; et confirment que les commotions cĂ©rĂ©brales continuent d’être un sujet Ă©vitĂ© dans le milieu du sport, mĂŞme face Ă  l’effort grandissant de sensibilisation du public.

Minimiser et dissimuler les symptômes d’une commotion cérébrale

« On suspecte depuis très longtemps que les commotions cĂ©rĂ©brales sont sous-dĂ©clarĂ©es par les athlètes. Notre recherche nous a permis d’examiner la frĂ©quence Ă  laquelle cela arrive et les raisons pour lesquelles les athlètes dĂ©cident de dissimuler leurs commotions », explique le Dr Delaney, qui est Ă©galement spĂ©cialiste de la mĂ©decine sportive et directeur de la recherche en mĂ©decine d’urgence au Centre universitaire de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř (CUSM) et professeur adjoint Ă  l'UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.

Selon la recherche du Dr Delaney, impliquant 469 athlètes universitaires interrogés au cours d’une période de 12 mois; il n’est pas inhabituel de minimiser et dissimuler les symptômes de commotion cérébrale. Dans ce groupe étudié, environ 20% des athlètes ont admis avoir subi une commotion cérébrale au cours de la période étudiée et près de 80% d’entre eux n’ont pas consulté de médecin et ont pris la décision de continuer de jouer en étant conscients de leurs symptômes.

« L’explication la plus commune est qu’ils n’avait pas l’impression que leur commotion cĂ©rĂ©brale Ă©tait sĂ©rieuse », explique le Dr Delaney, mĂ©decin traitant Ă  la Clinique de mĂ©decine sportive de l'UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř. « Ils ont cru que ce n’était pas dangereux de continuer Ă  jouer ou Ă  participer aux pratiques. La plupart des athlètes savent ce qui les attend s’ils subissent une commotion cĂ©rĂ©brale : ils seront retirĂ©s du match. Par contre, ils ne sont pas toujours conscients du fait que les commotions cĂ©rĂ©brales, si elles ne sont pas diagnostiquĂ©es ni traitĂ©es, peuvent ĂŞtre extrĂŞmement dangereuses. » Les athlètes qui continuent de jouer ou de pratiquer alors qu’ils ont des symptĂ´mes de commotion cĂ©rĂ©brale risquent des blessures beaucoup plus sĂ©rieuses, dont les commotions cĂ©rĂ©brales rĂ©pĂ©tĂ©es, qui peuvent mener Ă  des dommages neurologiques rĂ©pĂ©tĂ©s et mĂŞme, Ă  une dĂ©ficience cognitive ou Ă  une dĂ©pression Ă  long terme.

 « Les entraĂ®neurs doivent ĂŞtre conscients que leur attitude et leur comportement envers les victimes de commotion cĂ©rĂ©brale peuvent encourager les joueurs Ă  dissimuler leurs symptĂ´mes », explique Dr Delaney. Notre Ă©tude dĂ©montre que certains athlètes n’ont rien rĂ©vĂ©lĂ© parce qu’ils avaient peur d’affecter leur relation avec l’équipe. La rĂ©action des entraĂ®neurs et du personnel mĂ©dical face Ă  une  commotion cĂ©rĂ©brale peut avoir un sĂ©rieux impact sur la ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© immĂ©diate et Ă  long terme des joueurs. »

En tant qu’ancien joueur de football, Sinotte rĂ©alise l’importance de comprendre davantage la raison pour laquelle a lieu une commotion cĂ©rĂ©brale et comment les athlètes rĂ©agissent suite Ă  la blessure. « Il peut ĂŞtre très difficile de penser Ă  long terme lorsque vous ĂŞtes un athlète et que vous vous concentrez Ă  approfondir vos aptitudes sportives », dit-il. Toutefois, en fin de compte, les Ă©tudiants athlètes doivent rĂ©aliser que prendre une ou deux semaines de repos Ă  la suite d’une commotion cĂ©rĂ©brale peut avoir un immense impact positif sur leur Ă©tat de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© en gĂ©nĂ©ral. Ils doivent apprendre Ă  rapporter leurs symptĂ´mes de commotion cĂ©rĂ©brale, Ă  faire confiance au personnel mĂ©dical et Ă  suivre leurs conseils. »

Des différences dans les mécanismes des blessures

En plus d’avoir étudié le comportement des athlètes suite à une commotion cérébrale, le Dr Delaney et ses collègues se sont également penchés sur les mécanismes des blessures. Ils ont observé 226 cas de commotions cérébrales qui se sont produites, sur une période de 10 ans, chez 170 athlètes (hommes et femmes) qui ont pratiqué le football, le hockey sur glace et le soccer.

L’impact reçu sur le côté de la tête ou sur le casque protecteur était la cause la plus commune de commotion cérébrale dans les trois sports confondus. Alors que le contact avec la tête ou le casque d’un autre joueur était le mécanisme le plus fréquent chez les athlètes au football et au soccer, le contact avec une autre partie du corps ou un objet était la cause de blessure la plus commune chez les joueurs de hockey sur glace. Environ la moitié des commotions cérébrales qui ont eu lieu sur le terrain de soccer était due à des tentatives visant à frapper le ballon avec la tête. 

« Nous avons également trouvé des différences au niveau du mécanisme de blessure chez les hommes et les femmes adeptes de hockey sur glace et de soccer », rapporte Dr Delaney. « Du côté des joueurs de hockey sur glace, les commotions cérébrales chez les hommes résultaient plus souvent d’un contact avec l’épaule d’un autre joueur, alors que chez les femmes elles résultaient plus souvent d’un contact avec la bande ou la glace. Au soccer, les femmes avaient plus tendance à subir une commotion cérébrale en tentant de frapper le ballon avec la tête. Cela peut être dû à des différences de style et de vitesse de jeu, à des différences au niveau des règles du jeu ou à des différences en matière d’anatomie et de biomécanique entre les deux sexes. »

Au sujet de la recherche

ł˘â€™a°ůłŮľ±ł¦±ô±đ Mechanisms of Injury for Concussions in University Football, Ice Hockey, and Soccer a Ă©tĂ© co-rĂ©digĂ© par J. Scott Delaney (Clinique de mĂ©decine sportive de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř et dĂ©partement de MĂ©decine d’urgence du Centre universitaire de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada); Ammar Al-Kashmiri (MĂ©decine d’urgence, HĂ´pital Khoula, Muscat, Oman); et JosĂ© A. Correa, Ph. D. (MathĂ©matiques et statistiques, UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada).

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ł˘â€™a°ůłŮľ±ł¦±ô±đ Why University Athletes Choose Not to Reveal Their Concussion Symptoms During a Practice or Game? a Ă©tĂ© co-rĂ©digĂ© par J. Scott Delaney (Clinique de mĂ©decine sportive de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř et dĂ©partement de MĂ©decine d’urgence du Centre universitaire de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada); Charles Lamfookon (Programme de rĂ©sidence en mĂ©decine d’urgence du Collège royal, UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada); Ammar Al-Kashmiri (MĂ©decine d’urgence, HĂ´pital Khoula, Muscat, Oman); et JosĂ© A. Correa, Ph. D. (MathĂ©matiques et statistiques, UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada).

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Liens connexes 

•            Clinical Journal of Sports Medicine: journals.lww.com/cjsportsmed

•            Centre universitaire de ˛ő˛ą˛ÔłŮĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř :

•            UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř : www.mcgill.ca

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