Le cerveau en mesure avec la musique
Des chercheurs de Ŕ¦°óSMÉçÇř et de Stanford sont les premiers Ă cartographier l’activitĂ© neuronale engendrĂ©e par les transitions en musique
Une Ă©tude menĂ©e par des chercheurs des universitĂ©s Ŕ¦°óSMÉçÇř et Stanford rĂ©vèle comment le cerveau humain rĂ©agit Ă la transition d’un mouvement Ă l’autre dans une pièce musicale.
Les rĂ©sultats de cette recherche sans prĂ©cĂ©dent – conçue Ă l’aide du professeur de psychologie Dan Levitin de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř et menĂ©e par une Ă©quipe de l’UniversitĂ© Stanford dirigĂ©e par l’étudiant au cycle supĂ©rieur Devarajan Sridharan – paraissent dans le tirage du 2 aoĂ»t de la revue Neuron. Les chercheurs Vinod Menon, Chris H. Chafe et Jonathan Berger ont Ă©galement pris part Ă ces travaux.
« Cette Ă©tude est la première Ă montrer que le cerveau est dotĂ© d’un rĂ©seau distinct qui cerne le dĂ©but et la fin d’épisodes en musique, probablement en vue de l’encodage, ou mise en mĂ©moire », a prĂ©cisĂ© le Pr Levitin, titulaire de la Chaire James Ŕ¦°óSMÉçÇř en psychologie et neurosciences Ă Ŕ¦°óSMÉçÇř et auteur du rĂ©cent succès de librairie This Is Your Brain on Music: The Science of a Human Obsession.
Les chercheurs de Ŕ¦°óSMÉçÇř ont recrutĂ© des sujets issus de la population de Stanford et de la collectivitĂ© voisine de Palo Alto, en Californie. Les sujets Ă©taient placĂ©s dans un appareil d’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle (IRMF) – un appareil de neuroimagerie permettant de mesurer l’activitĂ© neuronale dans le cerveau – oĂą ils Ă©coutaient plusieurs symphonies complètes du compositeur britannique de l’époque baroque William Boyce.
« Les sujets n’étaient pas musiciens et pouvaient ne pas être en mesure de distinguer un adagio d’un andante, mais ils percevaient bien les changements musicaux notables », poursuit le Pr Levitin, en soulignant que les résultats pourraient aussi être applicables à des styles de musique autres que classique, bien que cela nécessiterait des recherches plus poussées.
Lors des changements marqués entre les mouvements musicaux, les chercheurs ont observé une activité dans le réseau frontotemporal ventral – qui est associé à la détection de tels épisodes musicaux, à la conversation ou à d’autres stimuli auditifs – suivie ensuite d’une activité dans le réseau fronto-pariétal dorsal associé à l’attention et à l’actualisation de la mémoire de travail, comme le langage parlé et gestuel, la perception visuelle et la perception tactile.
« Par définition, un épisode doit avoir un début et une fin », indique le Pr Levitin. « Ces régions du cerveau sont celles qui balisent l’épisode et qui en “décident” le début et la fin. »
L’étude a d’importantes répercussions quant à la compréhension de la perception des épisodes auditifs, poursuit le professeur. « Ainsi, les résultats pourraient permettre de mieux saisir comment les gens peuvent poursuivre une conversation dans un lieu bondé – ce qu’on qualifie d’effet de “cocktail party”. Nous savons qu’un des indices que les gens utilisent pour déduire les sons qui vont ensemble est le début des mots et des phrases. Les choses qui commencent ensemble vont ensemble. »
L’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř est l’un des principaux centres au monde pour ce qui est de l’étude scientifique de la musique. Le Pr Levitin professeur agrĂ©gĂ© de psychologie Ă Ŕ¦°óSMÉçÇř et directeur du Laboratoire d’étude de la perception, de la cognition et de la compĂ©tence musicales.
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