Le cancer chez l’enfant et le diagnostic tardif
Des chercheurs de l’Université À¦°óSMÉçÇø analysent les causes des retards ainsi que leur incidence sur le traitement et le pronostic
Les causes d’un diagnostic tardif de cancer chez l’enfant peuvent varier, mais l’incidence de ces retards sur le pronostic des enfants demeure inconnue, selon deux chercheurs de l’Université À¦°óSMÉçÇø qui ont examiné pour la première fois les études menées sur ce sujet.
Le Dr Eduardo Franco, directeur de la division de l’épidémiologie du cancer à l’Université À¦°óSMÉçÇø, et Tam Dang-Tan, étudiant de doctorat en épidémiologie, ont analysé 23 études effectuées à l’échelle mondiale. Dans leurs conclusions, qui seront publiées dans le numéro du 15 août 2007 de la revue Cancer de l’American Cancer Society, ils indiquent qu’un diagnostic tardif est attribuable à l’une des trois causes suivantes : le patient ou le parent, le type ou le stade de la maladie et le système de santé lui-même.
« Les principaux facteurs associés à un diagnostic tardif étaient l’âge de l’enfant au moment du diagnostic, le niveau de scolarité des parents, le type de cancer, la présentation des systèmes, le site de la tumeur, le stade du cancer et le premier médecin spécialiste consulté », soulignent les chercheurs, ajoutant qu’il est nécessaire de mieux comprendre ces facteurs ainsi que leur incidence sur le pronostic et la gravité de la maladie.
Le cancer est la maladie la plus mortelle chez les enfants dans les pays développés et comme les enfants sont habituellement soignés par leurs parents, les connaissances, les attitudes et le comportement de ces derniers face au cancer d’un enfant ont une importance particulière, remarquent les chercheurs, précisant que les parents ne sont absolument pas les seuls responsables.
Les temps d’attente signalés dans les 23 études variaient considérablement, mais en général ils n'étaient pas si terribles, selon le Dr Franco. Les études indiquent toutefois que les retards causés par les médecins avaient tendance à être plus longs que ceux causés par la reconnaissance tardive de la maladie par les parents ou le patient. Les chercheurs suggèrent que cela pourrait s’expliquer par le fait qu’une chaîne complexe d’événements s’enclenche dès qu’un patient atteint de cancer entre dans le système de santé. Ils affirment par exemple, dans certains cas, que la complexité du cancer d’un patient peut entraîner un retard attribuable au système de santé.
« Une fois qu’un patient est amené chez un dispensateur de soins de santé, c’est au système de santé qu’il incombe d’assurer rapidement un diagnostic et un traitement en temps opportun », soutient le Dr Franco.
L’examen du Dr Franco et de Tam Dang-Tan, financé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), est un prélude à leur propre recherche sur les diagnostics tardifs de cancer chez l’enfant dans le système de santé canadien. Ils espèrent publier les conclusions de cette recherche plus tard cette année.
« Notre étude canadienne examinera bon nombre de détails qui n’ont pas été traités [dans les 23 études internationales], et cherchera à déterminer si ces retards ont des effets nuisibles », déclare le Dr Franco.