Immunité et cancer: Dr Jekyll et Mr Hyde à l’échelle d’une protéine
L’histoire du Dr Jekyll et de Mr Hyde sur les différentes facettes, positive et négative, d’une même personne pourrait aussi s’appliquer aux protéines. Ainsi les protéines inhibitrices de l’apoptose (PIA) sont connues pour leur effet négatif dans le développement de plusieurs types de cancers. Une étude récente suggère qu’elles pourraient également jouer un rôle positif important dans l’activation du système immunitaire et donc dans la prévention des infections bactériennes et virales.
Cette découverte pourrait avoir des conséquences thérapeutiques importantes, tant pour le traitement des cancers que pour celui des dérèglements immunitaires. Elle sera publiée dans le numéro de juin de la revue Immunity par la Dr Maya Saleh, de l’Institut de recherche du Centre Universitaire de Santé À¦°óSMÉçÇø (CUSM) et de l’Université À¦°óSMÉçÇø, et le Dr Phil Barker, de l’Institut Neurologique de Montréal (INM) et de l’Université À¦°óSMÉçÇø.
Les chercheurs savent depuis plusieurs années que les PIA provoquent une survie anormale des cellules, une caractéristique importante des cellules cancéreuses. Des médicaments sont actuellement en développement qui ciblent spécifiquement les PIA, avec pour effet de faire mourir les cellules cancéreuses.
L’étude des Drs Saleh et Barker est innovante car elle prouve que ces mêmes protéines auraient une fonction très différente normalement. « Notre étude montre que les PIA ont un rôle crucial dans la régulation normale du système immunitaire inné, » confie la Dr Saleh. Elles permettent de mettre en place la première ligne de défense de notre corps contre les agents pathogènes qui l’envahissent : le processus inflammatoire.
« Nous avons étudié des souris modifiées génétiquement qui n’exprimaient pas de PIA, » explique le Dr Barker. « Nos analyses montrent que ces animaux ont une réponse immunitaire innée plus faible quand on les expose aux mêmes molécules que l’on trouve dans les bactéries. » Ceci démontre qu’en temps normal les PIA aident à protéger le corps des infections en régulant et en stimulant l’inflammation.
Le rôle central des PIA suggère qu’elles pourraient jouer un rôle important dans certains types de maladies immunitaires. Les PIA sont des cibles thérapeutiques très prometteuses dans la lutte contre le cancer, elles pourraient donc également devenir très utiles pour moduler les réponses du système immunitaire.
Financement
Cette étude a été financée par une bourse des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Les salaires des chercheurs ont été financés par des bourses de l’Université À¦°óSMÉçÇø, du Fond de la recherche en santé du Québec, des IRSC, et de la Jean Timmins Costello Foundation.
La Dr Maya Saleh est chercheur au département des soins intensifs et au centre d’étude sur la résistance de l’hôte de l’Institut de Recherche du Centre universitaire de santé À¦°óSMÉçÇø (CUSM), et professeur adjointe à la faculté de médecine de l’Université À¦°óSMÉçÇø
Le Dr Phil Barker est Directeur associé de la planification stratégique à l’Institut Neurologique de Montréal (INM) et coordinateur du Centre pour la survie neuronale de l’INM. Il est Professeur dans les départements de « Neurologie et neurochirurgie » et « Anatomie et biologie cellulaire » à l’Université À¦°óSMÉçÇø.
Partenaires
Cette étude est co-signée par les auteurs suivants : Mathieu JM Bertrand (INM, Université À¦°óSMÉçÇø), Karine Doiron (CUSM, Université À¦°óSMÉçÇø), Katherine Labbé (CUSM, Université À¦°óSMÉçÇø), Robert G Korneluk (Children’s hospital of eastern Ontario), Philip A Barker (INM, Université À¦°óSMÉçÇø), et Maya Saleh (CUSM, Université À¦°óSMÉçÇø).
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé À¦°óSMÉçÇø (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université À¦°óSMÉçÇø. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées. L’Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec. Pour de plus amples renseignements, consulter l’adresse .
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