Des chercheurs de À¦°óSMÉçÇø trouvent la clé du contrôle de l’ARN messager
Une percée dans un tube à essais est prometteuse pour la recherche sur le cancer et les maladies du cœur
Des chercheurs de l’Université À¦°óSMÉçÇø ont réussi, pour la première fois, au moyen d’une catégorie de minuscules acides nucléiques appelés micro-ARN, à contrôler l’ARN messager, un des principaux régulateurs des gènes, à l’extérieur d’une cellule vivante.
Dans une recherche menée par Geraldine Mathonnet et Marc Fabian, boursiers de recherches postdoctorales à À¦°óSMÉçÇø, le Pr Nahum Sonenberg, titulaire de la chaire James À¦°óSMÉçÇø au département de biochimie, Thomas Duchaine, professeur adjoint en biochimie au Centre de recherche sur le cancer de l’Université À¦°óSMÉçÇø, et plusieurs collègues ont découvert le processus biologique par lequel de petites molécules régulant les gènes, les micro-ARN, inhibent l’expression de l’ARN messager chez les mammifères. Les résultats de leurs travaux sont publiés le jeudi 26 juillet dans la revue Science. L’ARN messager agit comme un mécanisme de duplication de la cellule vivante, copiant le plan directeur pour produire de nouvelles protéines à partir de l’ADN. Si des chercheurs avaient antérieurement réussi à inhiber l’ARN messager avec des micro-ARN chez d’autres systèmes biologiques, notamment les mouches, y arriver dans un tube à essais avec des systèmes mammifères représentait un objectif de longue date.
« Jusqu’à présent, toute la recherche sur les micro-ARN se faisait dans la cellule », explique le Pr Sonenberg. « Mais dans la cellule le chercheur arrive difficilement à contrôler la réaction, ce qui suscitait une controverse considérable à l’égard du contrôle de l’expression génétique par les micro-ARN. Le travail en tubes à essais permet d’ajouter et de retrancher ce qu’on désire et de pouvoir demeurer en contrôle du processus. C’est ce qui faisait défaut et c’est ce que nous avons réussi à mettre au point. »
L’acide ribonucléique, ou ARN, est un acide nucléique monocaténaire semblable à l’ADN bicaténaire bien connu, ou acide désoxyribonucléique. L’ADN contient le code génétique pour la production de protéines à partir d’aminoacides, mais c’est l’ARN, et plus particulièrement l’ARN messager (ARNm), qui est responsable des gros travaux. À la manière d’une photocopieuse biologique, l’ARN transcrit les instructions d’assemblage aminoacide de l’ADN et les transfère à l’endroit approprié dans la cellule où les protéines sont générées, un processus appelé traduction. Si les ARNm codent l’information génétique, les micro-ARN en contrôlent le flot. Les micro-ARN sont une catégorie de petites molécules ARN qui s’apparient aux ARNm et en régulent l’expression, mais on ne savait pas au juste comment cela se produisait.
« Le génome humain compte environ 25 000 gènes, dont le tiers est régulé par les micro-ARN », indique le Pr Sonenberg. « C’est beaucoup et cela présente un intérêt dans le cas de maintes maladies, en particulier le cancer. Les micro-ARN sont importants pour la progression du cancer, dans les maladies du cœur et du pancréas, et de nombreuses autres maladies. Ils contrôlent les gènes qui sont importants pour notre survie même. »
Les autres chercheurs ayant contribué à cette recherche sont basés à l’Université du Piémont oriental; à l’Université Case Western Reserve; à l’Université de Varsovie et à l’Institut de recherche biomédicale Friedrich Miescher à Bâle, Suisse.
Note : Le rapport intégral sera accessible avant la version imprimée à dès le jeudi 26 juillet à 14 h HAE.