Préparer le terrain pour les futurs médecins de famille
Le 29 septembre dernier, près de 300 étudiants des quatre facultés de médecine du Québec et de l’Université d’Ottawa se sont réunis pour une journée d’ateliers et de conférences sur des sujets allant de la santé autochtone à la santé des minorités sexuelles, tout en explorant la médecine de famille en milieu rural ainsi que les soins maternels et prénataux. Le Dr Guillaume Charbonneau, président du Collège des médecins de famille du Canada, était le conférencier d’honneur à cet évènement.
Le Symposium annuel étudiant sur la médecine familiale, qui célèbre son 10e anniversaire cette année, nous rappelle le grand besoin d’accroître le nombre de praticiens en soins de première ligne et souligne l’intérêt accru que suscite la médecine de famille au sein de la nouvelle génération de professionnels de la santé en devenir.
« Lorsque les résultats du CaRMS [le Service canadien de jumelage des résidents] sont publiés chaque année, nous entendons surtout parler du nombre de postes vacants en médecine de famille et moins du nombre croissant de postes à combler », affirme le Dr David Eidelman, vice-principal (santé et affaires médicales) et doyen de la ¹ó²¹³¦³Ü±ô³Ùé de médecine de À¦°óSMÉçÇø. « Ce qu’on mentionne rarement, c’est que nous formons beaucoup plus de médecins de famille aujourd’hui qu’il y a dix ans. »
En effet, plus de la moitié (433) des étudiants en médecine au Québec ont été jumelés à la médecine de famille lors du dernier jumelage CaRMS, contre seulement 40 % (292 étudiants) en 2008.
Organisé par le Groupe d’intérêts des étudiants en médecine familiale (FamSIG), avec l’appui du Département de médecine de famille de l’Université À¦°óSMÉçÇø, le Symposium a donné aux étudiants une perspective approfondie des possibilités fascinantes et enrichissantes offertes par la pratique de la médecine de famille.
« Quand les gens pensent à la médecine de famille, on pense généralement à nos visites chez notre médecin », explique Noémie Maynard, étudiante en première année de médecine et membre du sous-comité de promotion et d’inscription du Symposium.
« Nous voulions sortir des sentiers battus en offrant une grande diversité de questions et d’aspects qui sont liés aux soins de première ligne, mais qui ne sont généralement pas aussi bien connus », dit-elle.
Ce fut également une occasion pour le Département de médecine de famille de souligner l’importance de sa relation avec les étudiants par l’entremise d’initiatives collaboratives et améliorées.
« Le Département de médecine de famille s’est donné comme priorité de susciter l’intérêt des étudiants de premier cycle pour les soins de première ligne », explique le Dr Mark Karanofsky, ancien directeur du programme prédoctoral du Département de médecine de famille et directeur intérimaire du Centre de médecine familiale Herzl.
Au fil des années, le programme MDCM a fait l’objet d’ajouts marquants liés à la médecine de famille, tels que divers cours d’externat et de l’Expérience longitudinale en médecine familiale (ELMF), qui offre aux étudiants une exposition précoce aux soins de première ligne, aux relations médecin-patient et à l’éthique médicale.
« Nous offrons des séances d’enseignement clinique et des vignettes cliniques sur divers sujets reliés à la médecine de famille afin de s’assurer que tout le monde a la même exposition en milieu rural et urbain », affirme la Dre Maryse Fournier, directrice de l’externat en médecine familiale.
Cette année, les 183 étudiants de première année en médecine ont été jumelés à un précepteur individuel dans un contexte de soins de première ligne, allant des groupes de médecine de famille (GMF) aux foyers de soins. Il va sans le dire que que le cours ELMF s’est énormément développé au fil des ans, grâce aux efforts de la Dre Leonora Lalla, vice-doyenne, Développement professionnel continu, de Sheila Zoghaib, administratrice du cours ELMF et de la Dre Goldie Marmor, ancienne directrice du cours ELMF et nouvellement directrice du programme prédoctoral du Département de médecine de famille, depuis le 1er octobre 2018.
« Je suis enthousiasmée pour l’avenir des étudiants en médecine de famille (…), des membres de l’Université et de la population en général, qui commencent à réaliser que les soins de première ligne sont essentiels pour avoir un bon système de soins de santé », explique la Dre Marmor. « C’est donc une période passionnante pour être en médecine de famille et certainement pour la formation de nos futurs médecins ».