Bon an, mal an, environ un millier d’étudiant(e)s entament des études de premier cycle en sciences à l’Université À¦°óSMÉçÇø. Or, beaucoup trouvent plutôt ardu le passage du cégep, ou de l’école secondaire, à l’université.
« La charge de travail, la quantité de nouveau contenu, la nature des examens » : voilà quelques-unes des surprises qui attendaient Marie Walker au début de ses études de premier cycle en sciences.
« Au secondaire, les professeurs nous encadrent pour ne pas qu’on s’égare, mais à l’université, on est davantage laissés à nous-mêmes. Et là , tout à coup, l’examen de mi-session arrive et tu te demandes comment t’y prendre pour étudier la matière. »
Cette étudiante originaire de Calgary, qui en est aujourd’hui à la troisième année de sa majeure en physiologie, nous parle de SciLearn, programme neuroscientifique d’aide à l’apprentissage qu’elle a suivi pendant sa première session à À¦°óSMÉçÇø. Il lui a donné les outils qu’il lui manquait pour bien fonctionner dans ses études et dans son nouveau milieu de vie.
« SciLearn, c’est génial non seulement pour faire de belles rencontres, mais aussi pour choisir les bonnes stratégies d’apprentissage, fait observer Marie. Parfois, on ignore quelle stratégie est la plus efficace pour nous, mais lorsqu’on nous expose les différentes possibilités, on se rend compte qu’on pourrait utiliser telle stratégie dans tel cours et telle autre dans tel autre cours. »
Des stratégies efficaces fondées sur des données probantes
Les étudiant(e)s de première année en sciences découvrent SciLearn au cours de séances d’orientation organisées en août et en janvier. Depuis son lancement, à l’automne 2020, le programme de la Faculté des sciences met en lumière des techniques et des habitudes de vie qui rehaussent les fonctions cognitives, preuves scientifiques – et plus précisément neuroscientifiques – à l’appui.
Étudiante de troisième année en pharmacologie originaire de Calgary, Alia Devasahayam fait partie, tout comme Marie Walker, de la toute première cohorte de SciLearn. Elle explique que même si elle connaissait intuitivement l’efficacité de bon nombre des idées présentées dans le programme, les données scientifiques qui les sous-tendent ont fait sur elle une forte impression.
« Lorsqu’on comprend pourquoi une technique est efficace, ça change tout », s’exclame Alia, en se remémorant les nombreux sujets abordés dans SciLearn. « On nous disait des choses comme : "voici pourquoi l’étude en groupe est efficace, voici les résultats des étudiants qui faisaient de l’exercice et de ceux qui n’en faisaient pas, voici les effets de l’exercice sur la santé mentale et la réussite à l’école". »
« Bien sûr, je savais que c’était bon de dormir, de faire de l’exercice et de voir ses amis. Mais quand on sait pourquoi c’est important, on ne voit vraiment plus les choses de la même façon. »
Un SciLearn bonifié grâce au retour sur le campus
Alia et Marie ont tellement aimé le programme qu’elles se sont jointes au Bureau de l’enseignement des sciences à titre de mentores SciLearn. Kira Smith, qui codirige SciLearn au Bureau, nous dit à quel point l’équipe compte sur les ancien(ne)s participant(e)s pour continuer d’offrir un programme au diapason des besoins de l’effectif étudiant.
« Nous avons beaucoup de chance de travailler avec des personnes qui ont suivi le programme, dit-elle. Elles le comprennent parfaitement. »
Profitant de la reprise de l’enseignement entièrement en présentiel à l’automne 2022, SciLearn a élargi son offre de services pour y inclure, pendant toute la session, des séances de collaboration avec les pairs. Inspirées du , ces séances d’étude sans rendez-vous à la cafétéria du Collège Royal Victoria, situé tout juste à côté du campus du centre-ville, permettent aux étudiantes et étudiants de travailler ensemble, avec l’aide d’auxiliaires d’enseignement et d’enseignants.
« En septembre dernier, nous avons décidé d’offrir les séances de collaboration SciLearn en personne, parce que nous savions que ça manquait énormément aux étudiantes et étudiants, qui se sentaient isolés et coupés du monde, explique Kira. Les stratégies [exposées pendant la séance d’orientation] avaient beau être efficaces, ce lien-là pendant la session, ce forum d’échanges, ça leur manquait. »
Aujourd’hui mentore SciLearn, Alia souligne à quel point il est gratifiant de voir le visage d’un étudiant s’illuminer lorsqu’il vient à bout d’un problème avec ses compagnes et compagnons d’étude.
« C’est toujours bon de parler à quelqu’un d’autre. Il n’y a pas deux cerveaux qui fonctionnent de la même manière, et parfois, ça aide de voir les choses autrement, alors l’apport du groupe est précieux, je pense. »
Un programme en constante amélioration
³¢â€™Ã©q³Ü¾±±è±ð SciLearn croit fermement à l’amélioration continue. C’est pourquoi elle veille non seulement à ce que son programme soit à la hauteur de sa mission – à savoir accompagner l’effectif étudiant dans ses apprentissages –, mais également à ce qu’il s’intègre le plus naturellement possible à l’emploi du temps très chargé des étudiantes et étudiants de première année.
« En gros, nous nous efforçons de joindre l’effectif étudiant là où il se trouve », résume Kira Smith, en parlant des ateliers SciLearn intégrés à deux cours de sciences suivis par une forte proportion d’étudiantes et étudiants au premier cycle, à savoir Introduction to Psychology et Introductory Organic Chemistry. Les personnes inscrites à ces cours peuvent assister à un atelier SciLearn facultatif et accumuler ainsi des points qui viendront augmenter leur note finale. Grâce à des offres du genre, le programme a vu son nombre de participants passer d’une centaine d’étudiant(e)s à l’automne 2020 à plus de 500 à l’automne 2022. Soulignons ici que depuis le tout début, la progression du programme est également attribuable à la générosité et à la fidélité de la Fondation familiale DGDM.
Scientifique devant l’Éternel, l’équipe SciLearn suit une démarche rigoureuse pour évaluer son programme et faire les recherches qui s’imposent en vue de l’améliorer; ainsi, elle a recours à des méthodes d’apprentissage automatique pour analyser les commentaires des participant(e)s sur les stratégies d’apprentissage les plus efficaces.
« Nos analyses de données et nos modélisations nous permettent de comprendre comment les étudiants abordent les cours de sciences de première année et quelles sont les techniques d’étude efficaces dans ces matières difficiles », explique le codirecteur du programme, Armin Yazdani. Titulaire d’un doctorat en neurosciences, il participe de près à l’élaboration du contenu de SciLearn.
« Ensemble, les neurosciences et la science des données nous permettront non seulement de mieux comprendre le processus d’apprentissage, mais également de montrer qu’il y a de multiples façons d’apprendre et de réussir. »