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La science en action

Les stages d’étĂ© en recherche permettent Ă  des Ă©tudiants au premier cycle de travailler aux cĂ´tĂ©s d’étudiants aux cycles supĂ©rieurs dans les laboratoires de Ŕ¦°óSMÉçÇř

Vous étudiez au premier cycle? Vous pourriez explorer l’aggravation des allergies provoquée par l’affolement des cellules immunitaires, ou encore travailler à la conception d’un désinfectant plus efficace!

En effet, les étudiants au premier cycle désireux de s’essayer à la recherche pendant l’été ont l’embarras du choix grâce aux stages de la Faculté des sciences. Loin d’être relégués à des tâches rudimentaires, les stagiaires font de la recherche de pointe dans les laboratoires de l’Université, aux côtés d’étudiants aux cycles supérieurs.

Aujourd’hui, plus de 100 Bourses de recherche au premier cycle en sciences (connues sous l’acronyme anglais « SURA ») sont octroyées chaque année, alors qu’il n’y en avait que 16 la première année, en 2007. Il y a également les Bourses de recherche de premier cycle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (les BRPC du CRSNG), sans compter la possibilité d’accumuler des crédits en faisant de la recherche, voire de tenter sa chance en recherche dans une autre faculté.

La démarche scientifique n’est pas une ligne droite

Ces stages « donnent aux étudiants la chance d’observer la science en action et de constater que le processus de découverte est beaucoup moins linéaire que la description qu’en font les manuels scolaires », souligne Judith Mandl, professeure agrégée de physiologie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la dynamique des cellules immunitaires. La Pre Mandl est fermement convaincue qu’on n’est jamais trop jeune pour apprendre que « l’échec fait partie intégrante de la formation scientifique et [que] la satisfaction que l’on ressent lorsqu’une expérience de première importance préparée avec soin fonctionne est incomparable! »

Lisa Papara, étudiante de troisième année en physiologie, a passé l’été dans le à faire pousser des cellules immunitaires – plus précisément, des éosinophiles – afin d’observer leurs réactions et interactions dans la moelle osseuse. Lorsque ces cellules prennent le mors aux dents, explique-t-elle, elles peuvent exacerber les effets des allergies. Par contre, lorsqu’elles fonctionnent bien, elles sont indispensables à la réparation des tissus.

Lisa Papara

« C’est presque toujours comme ça pour les cellules immunitaires : trop, c’est comme pas assez, précise Lisa. Ces cellules doivent être maintenues en équilibre, sans quoi elles provoquent toutes sortes d’effets impossibles. C’est ce qui rend le système immunitaire si intéressant! »

Comme les éosinophiles se développent plus lentement que la plupart des autres cellules – leur croissance prend au moins 10 jours –, Lisa a dû faire preuve d’une rigueur absolue dans l’établissement de ses protocoles de croissance afin d’éviter les pertes de temps. « J’ai découvert les techniques de microscopie, la cytométrie de flux », dit-elle. Sa méthode s’est révélée si efficace qu’elle « sera utile pour toutes les études réalisées dans le laboratoire ».

Au programme : des problèmes à résoudre

Sascha Woolcott, étudiante de deuxième année en chimie bio-organique, a pour sa part passé l’été à deux pas de là, dans le laboratoire de chimie de la Pre Janine Mauzeroll. Ellle a étudié de nouvelles structures moléculaires bien pratiques, faites de « quatsomes », minuscules vésicules dotées de propriétés antimicrobiennes intrinsèques. Les quatsomes pourraient entrer dans la composition de désinfectants utilisés pour l’élimination des bactéries agglutinées en biofilms sur les surfaces.

Comme les hôpitaux font grand usage de désinfectants depuis le début de la pandémie, des nettoyants somme toute peu toxiques ont commencé à provoquer des effets délétères chez le personnel. Or, si l’on disposait d’un nettoyant plus efficace, on pourrait l’utiliser à des concentrations plus faibles et, ainsi, réduire l’exposition au produit.

Sascha Woolcott

Sascha a constaté que la recherche en laboratoire était bien différente des travaux pratiques en laboratoire d’enseignement, qui reposent sur une procédure éprouvée. « On est beaucoup plus dans la résolution de problèmes. C’est plus exigeant, mais aussi plus satisfaisant lorsque les résultats sont concluants. » Elle a adoré voir les autres travaux en cours dans le laboratoire et a trouvé cela très formateur. « Les gens qui travaillent là sont des as dans leur domaine, alors il ne faut pas laisser passer cette belle occasion d’apprendre à leurs côtés. »

Sa directrice de stage, la Pre Mauzeroll, souligne l’apport appréciable des étudiants au premier cycle. « Ils sont toujours ouverts, motivés et créatifs. Leur présence est stimulante pour les étudiants aux cycles supérieurs, et ils posent des questions fondamentales qui amènent les chercheurs à voir les choses sous d’autres angles… Si on leur laisse la latitude et le temps qu’il faut, ils peuvent se révéler franchement épatants. »

Un enthousiasme contagieux

Ayant eu un véritable coup de cœur pour le travail réalisé dans le laboratoire de la Pre Mandl, Lisa Papara a décidé de se lancer dans son propre projet de recherche, parcours plutôt inhabituel au premier cycle. Elle continuera probablement d’explorer le développement des éosinophiles dans la moelle osseuse. La Pre Mandl a bien hâte de voir où tout cela mènera Lisa. « C’est toujours un privilège et un plaisir d’accueillir des étudiants au premier cycle dans notre laboratoire. Leur enthousiasme est contagieux. »

Lisa Papara in the lab

Au départ, Lisa souhaitait faire sa médecine. Aujourd’hui, elle sait que les chercheurs ne passent pas leurs journées assis à un bureau, croulant sous la paperasse, et que la recherche offre beaucoup de variété et de liberté. « Ce n’est jamais statique, et donc jamais ennuyant. C’est parfait pour quelqu’un comme moi, qui aime le changement. On est toujours tout yeux tout oreilles, on a toujours le cerveau en ébullition! »

Au début de l’université, Sascha n’était pas du tout certaine d’avoir trouvé sa voie. Maintenant, elle est résolue de poursuivre ses études en chimie aux cycles supérieurs.

La recherche, est-ce fait pour moi?

Sascha conseille aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche pendant l’été d’en parler sans tarder à leurs professeurs. Et, une fois admis dans le laboratoire, de ne pas être intimidés par les chercheurs d’expérience. « Votre stage sera beaucoup plus enrichissant si vous admettez que vous avez besoin d’aide et posez des questions que si vous essayez toujours de vous en sortir seuls. »

Toutes deux Ontariennes, Lisa et Sascha ont adoré leur été à Montréal. « C’est tellement agréable!, s’exclame Lisa. Il y a plein de choses à faire, et beaucoup de mes amis étaient dans le coin. J’ai aussi bien aimé pouvoir rester sur le campus, faire de la recherche et aller au laboratoire chaque jour; bref, avoir un horaire normal sans devoir penser aux travaux à remettre. »

Lisa recommande fortement les stages de recherche d’été, en particulier aux étudiants indécis quant à leur avenir. « Même si la recherche n’est pas faite pour vous, vous pourrez acquérir des compétences qui vous seront utiles dans n’importe quel domaine, dit-elle. Et, qui sait, peut-être vous découvrirez-vous, contre toute attente, une passion pour la recherche! »

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