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Les annĂ©es Ŕ¦°óSMÉçÇř (1921-1943)

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Edward Beatty fut le chancelier de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř de 1920 Ă  1943. Sa relation avec l’établissement commença lorsqu’il fut Ă©lu gouverneur de l’UniversitĂ© en 1919, un an seulement après avoir Ă©tĂ© nommĂ© prĂ©sident du Chemin de fer Canadien Pacifique (CP). L’élection d’Edward Beatty ne fut une surprise pour personne, car l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř et le CP entretenaient des liens Ă©troits depuis longtemps. De plus, Edward Beatty avait la jeunesse Ă  cĹ“ur. En effet, il fut le prĂ©sident de la section canadienne de l’Association des scouts et crĂ©a plusieurs bourses d’études annuelles Ă  l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.

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Edward Beatty se tient Ă  la gauche du premier ministre britannique, Ramsay McDonald, lors de la cĂ©rĂ©monie de remise de son doctorat honorifique, en 1929. Image : Bibliothèque de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.



Installation Ă  titre de chancelier

Ă€ l’époque, le chancelier de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř Ă©tait le premier ministre canadien, sir Robert Borden. Celui-ci dut dĂ©missionner en 1920 en raison de problèmes de santĂ© et fut alors remplacĂ© par Edward Beatty. L’installation de ce dernier Ă  titre de chancelier fut discrète, Ă  sa demande. Selon le Ŕ¦°óSMÉçÇř News, « l’annonce de sa nomination se fit sans tambour ni trompette, et il n’y eut aucune cĂ©rĂ©monie d’installation… Tout ce qui s’avĂ©rait le moindrement dramatique ou théâtral sonnait faux Ă  ses oreilles et le rendait mal Ă  l’aise ». Edward Beatty fit sa première apparition publique Ă  titre de chancelier de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř lorsqu’il prĂ©sida la cĂ©rĂ©monie de collation des grades du centenaire de l’UniversitĂ©. Lors de cet Ă©vĂ©nement, 54 diplĂ´mes honorifiques furent remis, notamment au gouverneur gĂ©nĂ©ral, au recteur de l’UniversitĂ© Yale et au juge en chef du Canada. Ă€ la suite de l’évĂ©nement, le Ŕ¦°óSMÉçÇř News Ă©crivit : « Notre nouveau chancelier, d’un calme impressionnant, prĂ©sida d’une main de maĂ®tre cette collation des grades, qui s’inscrit parmi l’une des Ă©ditions les plus prestigieuses au monde ».

Le passage suivant, repris du discours d’ouverture d’Edward Beatty, miroite bien sa personnalité : « Plusieurs des qualités personnelles et professionnelles requises pour exercer ces hautes fonctions me font malheureusement défaut… De plus, je dois admettre, publiquement et en toute franchise, que je n’ai pas été nommé en raison de l’excellence de mon dossier universitaire ou de mes connaissances approfondies des grands classiques. Les langues mortes le sont indéniablement pour moi ».

Il dĂ©clara aussi que la position de chef de file qu’occupait l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř ne pourrait ĂŞtre conservĂ©e « uniquement si l’UniversitĂ© restait actuelle, si elle continuait d’offrir des programmes d’études flexibles et si les facultĂ©s se montraient ouvertes Ă  la nouvelle conception de l’éducation ». Cette annĂ©e-lĂ , l’UniversitĂ© mit sur pieds deux cours de formation continue en finances et en chimie industrielle, en plus d’un programme de deux ans en sciences sociales, et repensa complètement l’organisation de la FacultĂ© de mĂ©decine.
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Edward Beatty (Ă  gauche) lors de la cĂ©rĂ©monie d’installation du principal Morgan (au centre), en 1935. Image : Archives de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř


Ă€ la barre de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř

Quatre principaux de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř se succĂ©dèrent au cours du mandat de chancelier d’Edward Beatty. En 1933, Ă  la suite de la mort du principal sir Arthur Currie, le chancelier prit les rĂŞnes de l’UniversitĂ© jusqu’à l’installation du principal Arthur Morgan, en 1935. Ce dernier fut remplacĂ© par le principal Lewis Douglas, en 1937, qui cĂ©da ensuite sa place au principal F. Cyril James en 1939, alors qu’Edward Beatty Ă©tait toujours chancelier.

Comme il le fit en tant que prĂ©sident du CP, Edward Beatty tint la barre de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř au cours des annĂ©es de prospĂ©ritĂ©, de vache maigre et de guerre. Il aida d’ailleurs l’établissement Ă  franchir de nombreuses Ă©tapes importantes, dont l’inauguration de l’Institut neurologique de MontrĂ©al et de l’Institut de recherche en endocrinologie; la crĂ©ation de la FacultĂ© d’études supĂ©rieures et de recherche, de la FacultĂ© de musique et de l’École de sciences infirmières; la construction du Gymnase Sir Arthur Currie; l’achèvement d’une nouvelle aile du Collège Royal Victoria et le recrutement de plus de 6 000 Ŕ¦°óSMÉçÇřoises et Ŕ¦°óSMÉçÇřois dans les Forces armĂ©es et les troupes auxiliaires canadiennes au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. De 1935 Ă  1939, au plus fort de la Grande DĂ©pression, Edward Beatty crĂ©a le Fonds de garantie des gouverneurs de l’UniversitĂ©, qui exigeait que ces derniers fournissent les fonds nĂ©cessaires Ă  l’atteinte de l’équilibre budgĂ©taire de l’établissement.

En dépit de toutes ces réalisations, on se souvient davantage d’Edward Beatty pour le temps qu’il consacrait aux étudiantes et aux étudiants. « À l’occasion des cérémonies de collation des grades, la façon décontractée dont il portait sa coiffe prenait le dessus sur l’aspect formel de sa robe bordée d’or. Lorsqu’il s’adressait aux membres de la promotion sortante, il le faisait sur le ton compréhensif et aimant d’un grand frère », se souvint le principal James. En 1926, Edward Beatty créa deux nouvelles bourses d’études annuelles, une pour l’étude du latin et du grec, et une pour l’étude des mathématiques.
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Sir Edward Beatty remet un baccalaurĂ©at en bibliothĂ©conomie Ă  madame Effie Astbury, en 1939. Celle-ci deviendra plus tard professeure et directrice de l’École d’études supĂ©rieures en bibliothĂ©conomie de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř. Image : Archives de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.

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La Grande DĂ©pression

La Grande Dépression La Grande Dépression laissa des traces indélébiles dans la vie d’Edward Beatty. S’adressant aux étudiantes et aux étudiants en mars 1939, il déclara : « Je crois que les historiens de demain accorderont beaucoup de crédit à la jeunesse de notre époque, pour leur refus de céder au désespoir, qui leur a été insufflé sans répit au cours des dernières années ».

Empreint de résilience, il continua : « J’aimerais d’ailleurs vous rappeler que la jeunesse possède un atout inestimable – le temps… De plus, elle est assise sur une tonne de richesses physiques, laissées là par les générations précédentes, n’attendant qu’à être exploitées : les villes et les chemins de fer, les maisons et les usines, les mines et la machinerie, les centrales et les outils. Le fruit de ces nombreux efforts scientifiques et commerciaux est à sa disposition ».

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Caricature de 1935 intitulĂ©e « Le chancelier », rĂ©alisĂ©e par F. M. G. Johnson, maintenant exposĂ©e au Cercle universitaire de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř. Image : Collection d’arts visuels de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.


« Ă€ quoi mesure-t-on le succès? Qu’est-ce qui prouvera que les annĂ©es passĂ©es ici n’auront pas Ă©tĂ© vaines? », demanda-t-il aux finissantes et finissants de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, en 1934. « Ce n’est pas la richesse ni les signes extĂ©rieurs de rĂ©ussite comme on les mesurait dans mon temps. Je crois que votre gĂ©nĂ©ration sera plus sage que la prĂ©cĂ©dente. Vous saurez que le succès n’est qu’une autre façon de nommer le bonheur, et que le bonheur est Ă  la portĂ©e de tous. »



Edward Beatty lors de la cĂ©rĂ©monie de collation des grades de 1942. Image : Collection d’arts visuels de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.


Ŕ¦°óSMÉçÇř gravĂ©e sur le cĹ“ur

Edward Beatty fut chancelier de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř de 1920 jusqu’à sa mort, en 1943. Comme le fit remarquer son biographe : « Edward Beatty avait Ŕ¦°óSMÉçÇř gravĂ©e sur le cĹ“ur. Tout ce qui pouvait nuire Ă  l’UniversitĂ© Ă©tait source de vive inquiĂ©tude pour lui. Sous ses airs discrets se cachait une immense fiertĂ© d’être le chancelier de cet Ă©tablissement ». L’article nĂ©crologique paru dans le Ŕ¦°óSMÉçÇř News en tĂ©moignait admirativement : « Lorsque ses mĂ©decins lui ordonnèrent de se dĂ©faire des nombreux fardeaux qu’il portait sciemment, Edward Beatty refusa de laisser tomber l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř. Au moment de sa mort, il Ă©tait encore notre chancelier ».

Le principal James lui rendit hommage dans le livre des finissantes et finissants de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř, en Ă©voquant la première fois oĂą Edward Beatty tomba malade en 1940. Celui-ci avait brièvement quittĂ© son lit d’hĂ´pital pour participer Ă  la cĂ©rĂ©monie de collation des grades, assis dans son auto, non loin de la foule. Le principal James Ă©crivit : « L’un des plus grands Canadiens vient de nous quitter… Pendant plus de 20 ans, la prospĂ©ritĂ© de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř occupa continuellement ses pensĂ©es. MĂŞme au cours de ses derniers jours, il cherchait toujours des moyens d’assurer sa croissance constante… Nulle parole ne saurait ĂŞtre aussi Ă©loquente que l’œuvre qu’il laisse derrière lui, qui tĂ©moigne de la grandeur de cet homme… Son profond intĂ©rĂŞt pour l’éducation et ses sages conseils ont contribuĂ© de façon inestimable Ă  l’UniversitĂ©. L’ampleur de ses rĂ©alisations est incommensurable ».
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Photo d’un portrait à l’huile d’Edward Beatty réalisé par Francis Harby, en 1946, maintenant exposé à la salle Redpath. Image : Archives de l’Université Queen’s.

Les images de la page d’accueil de cette section sont offertes par les archives de l’UniversitĂ© Ŕ¦°óSMÉçÇř.

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